Avec l'exercice Rhéa mené par la Marine Nationale, le COS et l'armée de l'Air au large de la Crête le 13 mars dernier, la France entend rappeler qu'elle n'entend faire aucune concession sur la liberté de naviguer en Méditerranée Orientale.
Images: EMA - Armée de l'Air, Marine Nationale
Avec un groupe aéronaval engagé sur Chammal, des manœuvres anti-navires à Chypre, ou encore un exercice de tir de missiles de croisière mené avec l'US Navy, la Méditerranée prend en ce mois de mars un ton très "Bleu de France". D'autant plus que Paris vient d'y mener une véritable démonstration de force.
Le 13 mars, les forces françaises ont mené au large de la Crète un exercice anti-terroriste dénommé "Rhéa". Il s'agissait d'un exercice d'arraisonnement de navire, "à très court préavis" (néanmoins planifié depuis des mois évidemment).
Mais si Rhéa impressionne particulièrement, c'est par son ampleur:
- deux Rafale du 2/30;
- plusieurs ravitailleurs C-135FR;
- un E3F Awacs;
- un KC-130J (pour notamment le ravitaillement en vol des Caracal) et un C-130H-30;
- deux hélicoptères Caracal du Pyrénées;
- un Atlantique 2;
- la frégate Languedoc;
- le porte-hélicoptère amphibie Mistral;
- le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain Loire;
- le 1er Régiment du Train parachutiste;
- et bien sûr des commandos marine.
Si les bâtiments de la Marine étaient présents sur zone, la plupart des éléments français ont été déployés depuis la métropole, grâce à la 3D et de multiples ravitaillements en vol, notamment pour les Rafale venant de Mont-de-Marsan, ou les Caracal du Pyrénées (les hélicoptères qui se sont ensuite posés sur le Mistral), jusqu'au largage d'une embarcation rapide d'intervention ECUME.
L'Etat Major des armées a largement - et plutôt rapidement - communiqué sur l'exercice, avec des images qui ont fait le tour du monde, du moins dans les milieux spécialisés.
Naturellement, la conduite d'un tel exercice interarmées d'arraisonnement de navire, que seul un club très fermé de nations est en capacité de mener, a pour objectif de rappeler que la France ne concèdera rien sur la liberté de navigation en haute mer. Un message régulièrement adressé en ce qui concerne la mer de Chine... mais surtout bien sûr la Méditerranée orientale où on se rappelle des incidents de l'été dernier.
Le premier desdits incidents avaient d'ailleurs impliqué le 10 juin 2020 un cargo, protégé par la marine turque, et soupçonné de violer l'embargo sur les armes en Lybie.
Comment imaginer en effet qu'un tel déploiement de forces n'a pas pour objet de rassurer les partenaires, grecs et chypriotes notamment, tout en mettant en garde certains autres acteurs sur un théâtre en passe de devenir la priorité des pays d'Europe du sud ?
Ci-dessous, les superbes images du déroulé de l'exercice Rhéa:
