Rassemblement inédit de robots dans l'armée de Terre ces 30 et 31 mars, à l'initiative du CREC. Les constructeurs Nexter et Shark Robotics ont eu l'occasion de faire monter au front leurs robots sur le camp de Coëtquidan. Un exercice source de riches enseignements, avant un futur bouleversement doctrinal ?
Images publiées sur les réseaux: Challenges, Ouest France, Nexter et Shark Robotics, et l' EMIA.
Des images qui ont attisé la curiosité des historiques la semaine dernière sur le site de l'EMIA (école militaire inter-armes) de Saint-Cyr. Une petite invasion de robots, et pas n'importe lesquels, puisque parmi les plus modernes du monde.
Nexter et Shark Robotics ont effet répondu présent pour un exercice piloté par le CREC (centre de recherches des écoles de Coëtquidan), consistant durant deux jours à évaluer le soutien que pouvaient apporter les robots terrestres en environnement urbain.
Les expérimentations se sont déroulées selon trois scénarios: une action offensive, une action défensive (jour & nuit), et une action de combat urbain. Tous les scénarios ont été joués deux fois, avec et sans robots.
Ci-dessous en vidéo, un reportage de Ouest-France:
Nexter alignait une nouvelle fois le Themis (de l'estonien Milrem) surmonté d'un tourelleau de 20mm maison, le petit Nerva déjà bien connu et commercialisé, ainsi qu'une nouveauté, une mule électrique dénommée ULTRO capable d'emporter 600 kg.
Shark Robotics déployait de son côté sa mule Barakuda (connue elle depuis 2019) qui comporte de plus en plus d'options de matériels embarqués, dont notamment ce bouclier visible sur les photos.
L'autre star emmenée par la société rochelaise, c'est bien sûr le petit quadripède SPOT de l'américain Boston Dynamics, que Shark distribue en Europe depuis la crise sanitaire (voir lien ci-dessous). C'est la première fois qu'on peut le voir évoluer en France avec des forces combattantes.
L'ensemble du panel montre une force relativement homogène pour des débuts, le Thémis offrant l'essentiel de la puissance de feu avec son canon de 20 mm.
Pour les constructeurs français comme étrangers présents, il s'agit a priori d'une chance de pouvoir travailler avec une armée aussi opérationnelle que l'armée de Terre française.
Si l'idée est bien d'évaluer les apports possibles de ces machines (soutien, couverture, reconnaissance), il s'agit également d'en déterminer les faiblesses. L'autonomie est un exemple.
On notera que contrairement à d'autres domaines (hum les drones hum !), l'armée de Terre progresse vite dans ses expérimentations (aussi en cours à l'AID), semblant vouloir développer une doctrine en matière de robotique de combat terrestre dans un délai relativement court.
France et Europe possédant quelques pépites émergentes en la matière - qui attisent les convoitises - il s'agirait d'en profiter pleinement et de saisir les opportunités pour cette future branche du combat mécanisé.