En réalisant pour l'occasion un record de vol de 12h sur Rafale, l'armée de l'Air et de l'Espace mène cette semaine la mission Heiphara en Polynésie Française. Une projection de forces aux antipodes qui doit donner des garanties sur la présence française sur le théâtre Pacifique.
Images: armée de l'Air et de l'Espace
Projeter une force de 20 chasseurs dans le Pacifique dans un délai de 48H. C'est l'objectif que s'est donné l'armée de l'Air française pour 2023 dans le cadre de sa stratégie pour l'Indo-Pacifique. Un objectif surtout rendu possible par la montée en puissance de la flotte de ravitailleurs MRTT.
Nous sommes en 2021 et avec la (double-)mission "Heiphara-Wakea", une première étape est aujourd'hui validée.
Elle a consisté à faire transiter une petite flotte (3 Rafale, 2 ravitailleurs A330 Phénix, et 2 A400M pour la logistique) par la Californie, destination Tahiti, soit à 17 000 km des bases aériennes en métropole.
Le voyage qui avait débuté dimanche 20 juin s'est achevé moins de 40h après, mardi 22 à Papeete. Ce sont les équipages des 4ème (Saint-Dizier) et 30ème (Mont-de-Marsan) escadres de chasse, ainsi que de la 31ème Escadre de transport stratégique et ravitaillement (Istres) et de l'escadron de transport "Touraine" sur A400M (Orléans) qui ont mené cette mission éprouvante.
Premières photos de la Chasse à Tahiti pour la mission #Heifara.
— Escadrons de Chasse français (@EscadronsChasse) June 24, 2021
17000 km en moins de 40 heures.
Pour plus d'infos sur la mission, suivre @EtatMajorFR et @Armee_de_lair😉 pic.twitter.com/sIsO0EUKrz
Une des particularités de cette mission est que le record de temps de vol sur Rafale a été battu, avec 12h continues. Ce qui a nécessité sept ravitaillements en vol. Le précédent record était relativement récent (2019) et avait consisté en une mission de retour en France sans escale depuis l'île de la Réunion.
Réassurance dans l'IndoPacifique
Avec Heiphara (et tout autant avec Wakéa nous le verrons), les forces aériennes viennent dans un premier temps montrer aux populations françaises du Pacifique qu'elles sont véritablement à portée de protection de la métropole.
La Nouvelle Calédonie comme les îles de Polynésie, en plus de concentrer une partie majeure des ZEE nationales (dont il faut garantir la souveraineté, ce qui n'est pas seulement le rôle de la Marine), sont de véritables "porte-avions" pour l'armée française. Stratégique quand on sait tous les enjeux qui pèsent sur le théâtre. La France n'y déploie à temps plein que des CASA.
On notera que contrairement aux déplacements précédents en Australie ou Nouvelle Calédonie, l'armée de l'Air a cette fois-ci choisi de prendre par l'ouest, via l'étape américaine. La Californie est d'ailleurs ouvertement citée par les officiers comme un point d'appui logistique français dans le cas d'une montée des tensions entre Chine et USA dans le Pacifique.
La mission est relativement courte, puisque dès la fin du week-end, la petite flotte repartira en direction d'Hawaï où elle participera à la mission Wakea avec les Américains. Ce sera enfin l'heure du retour avec une escale à Langley en Virginie pour la commémoration de la bataille de Yorktown.
On en reparle rapidement, avec plus d'images, et le compte rendu de l'exercice avec les F-22 de l'US Air Force à Hawaï !