Alors que l'armée de l'Air et de l'Espace voit ses premiers MQ-9A Reaper au Block 5 entrer en action au Sahel, on en apprend plus sur les évolutions que vont connaitre la flotte. Début juillet, un contrat pour 6 drones et le rétrofit de 6 autres a été notifié aux Américains.
Ci-dessus: un des six Reaper block 1 de la 33ème escadre à Cognac.
L'armée de l'Air et de l'Espace dispose au sein de la 33ème escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque de la base aérienne 709 de Cognac de 4 systèmes de drone MALE Reaper, soit 12 appareils. Et plus exactement 6 block 1, et 6 block 5, un standard largement plus adapté aux missions menées pour l'opération Barkane et au profit des forces spéciales.
Début juillet, via procédure FMS (foreign military sales), la France a passé commande - en catimini - à General Atomics Aeronautical Systems Inc (GA-ASI) pour 4 nouveaux systèmes, ce qui comprendrait en réalité le rétrofit des 6 Reaper Block 1 actuellement en flotte vers le standard Block 5 (une décision qu'on savait prise).
Les deux autres systèmes seraient des MQ-9 Block 5 dont la livraison serait prévue en 2024. Il pourrait de plus s'agir de "Long Range" dont l'endurance s'étend à 40h.
12 ou 18 ?
Si nous faisons les comptes, l'armée de l'air disposerait donc de 18 Reaper en 2024 ? Afin de mieux attendre la toujours hypothétique arrivée de l'Eurodrone en 2028. Ce n'est pas clair, puisque le chiffre de 12 aéronefs est encore et toujours cité par les sources publiques. Il s'agirait que l'institution communique plus clairement à ce sujet.
On se rappelle que l'an passé, à la veille du 14 juillet, une erreur de communication avait fait croire au doublement de la flotte qui serait passée de 12 à 24.
Le Reaper et ses limites
Avec ces évolutions, n'atteint-on pas les limites de ce que peut espérer l'armée de l'Air avec le Reaper ?
Un Reaper Block 5 qui n’est toujours pas qualifié pour voler en France, et qui aux dernières nouvelles n'a l'autorisation américaine que pour mener des opérations extérieures en BSS (grand inconvénient du fait de ne pouvoir disposer d'un système non-souverain même si les Français ont désormais la main sur la maintenance et la totalité du cycle opératif).
Pour d'autres missions, sur d'autres théâtres, comme la PATMAR, il faut noter que le Reaper n'aime pas du tout l'humidité (et donc les nuages), lui qui est habitué aux climats arides. General Atomics, son fabricant, prépare sur ce point, et à destination des Européens, une grande opération séduction pour la version maritime du système.