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Nano-drones, robots humanoïdes... En France aussi ça avance !

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A ce jour, quand on parle de drones militaires, on pense automatiquement aux fameux Predator et leurs missiles guidés, parfois utilisés en violation franche du droit international... Cependant, nous sommes peut-être déjà à l'aube d'une nouvelle ère, qui ferait passer nos actuels drones pour de grossières machines.

Nous somme fin 2015 et en France, le débat autour des drones tournent globalement autour de 3 thèmes: le besoin de drones MALE, le renouvellement de la flotte de drones tactiques, et la mise au point avec les anglais d'un drone de combat pour 2030.

Je ne reviendrai pas sur les projets de drone de combat furtif FCAS et sur le MALE européen, ces questions ayant déjà été abordées sur le blog.

Concernant nos 3 drones MQ-9 Reaper américains, qui sont au Sahel, et peuvent voler 25 heures d'affilée, un atelier se tenait au mois d'octobre à Cognac, base de l'escadron 1/33 "Belfort" qui met en oeuvre les drones MALE de l'Armée de l'air. Le but était notamment de préparer la certification des Reaper pour les faire voler au-dessus du territoire métropolitain français (eh oui aucune de ces machines n'a jamais vu la France), ce processus incluant la livraison d'un cockpit à Cognac.
En effet, comme je l'évoquais dernièrement, l'idée est de piloter les Reaper depuis Cognac, si jamais - et seulement si - il fallait venir soulager l'effort de nos pilotes basés au Niger.


La LPM prévoit que nous recevions encore 9 Reaper. Reste à savoir si ceux-ci seront à terme armés. Cela ne fait selon moi plus aucun doute (même le CEMA le reconnaît depuis l'aventure Libyenne).
Problème ! Il faudra l'accord des américains... Quand on sait déjà que des contractors sont nécessaires à la maintenance de ces machines mais surtout pour les faire décoller... 

Vivement un drone européen et l'indépendance stratégique qui va avec donc ! Voyons tout de même la situation actuelle comme un gain d'expérience nécessaire pour l'Armée de l'air.

Au sujet des drones tactiques de l'Armée de Terre maintenant, on devrait savoir très vite qui entre le Patroller de Sagem (Safran) ou le Watchkeeper de Thales remportera la mise pour le remplacement des SDTI. La lutte est très serrée, et les deux concurrents ne sont pas à l'abri de l'intervention surprise d'un challenger.

Voilà à ce jour les principales problématiques qui animent les débats en France. Ou du moins les plus "visibles"...
Car en effet pourtant, si l'on creuse un peu plus, on découvre que la recherche commence à voir bien plus loin que ce que l'on imaginait. En voici la preuve avec trois exemples.


La voie du nano-drone


Le cœur de métier du drone - la révolution même - c'est le renseignement. Dans ce domaine, américains et israéliens surtout, étaient en pointe. Mais en France aussi, si on a moins de moyens, on a des idées...

Du 2 au 11 décembre 2015, la section technique de l’armée de Terre (STAT) a dépêché une équipe d’évaluateurs en Guyane afin de valider les performances de mini-drones tactiques en atmosphère chaude et humide. Il s'agissait de deux modèles de drones, de type nano (18 g) et mini (2 kg), capables de transmettre des images en temps réel.

Il est aisé de comprendre à quel point ces mini ou nano drones pourraient changer la donne tactiquement en zones urbaines, devenues les principales zones de guerres, qui plus est extrêmement accidentées. De même en l’occurrence dans la jungle, territoire hostile par nature à l'être humain...



Faire travailler les machines ensemble

Mais ce n'est pas tout de savoir fabriquer des bijoux de technologie, il faut pouvoir et savoir les faire fonctionner. Et pourquoi pas les faire agir ensemble, avec le moins d'intervention humaine possible ?

L'ONERA, notre principale agence française de recherche aérospatiale faisait la démonstration en octobre dernier 2015 en compagnie de la DGA et du CNRS de la capacité d’une architecture logicielle décisionnelle, embarquée sur une équipe hétérogène de douze véhicules autonomes, à réaliser en s’entraidant une mission « patrouille, localisation, suivi de cible » dans un environnement mixte urbain/campagne.

Traduction: Mettre en œuvre 12 drones aériens et terrestres dans un environnement urbain et  valider une architecture logicielle « décisionnelle » pour la coopération de drones évoluant dans une mission commune.

L'équipe de drones était constituée de 2 drones aériens Vario Benzin/ReSSAC de l'ONERA, de 3 robots terrestres du CNRS/LAAS, de 3 robots terrestres Effibot de DGA Techniques terrestres mis en oeuvre par l'ONERA et de 4 véhicules simulés dont un drone aérien de type Ressac, 1 robot terrestre de type LAAS et 2 robots terrestres de type Effibot.

Architecture décisionnelle multidrone développée dans le projet et intégrée dans chaque véhicule (AAV = Autonomous Aerial Vehicle, AGV = Autonomous Ground Vehicle):

Cliquez pour agrandir
© ONERA


Il s'agissait de la démonstration la plus complexe, incluant des aléas inhérents aux situations de conflits, comme des pannes ou des défauts de communication.
Cette véritable évaluation finale, la dernière d'une longue série depuis 2012, a été un franc succès si l'on en croît les équipes engagées.


Vers le robot humanoïde français ?

Et venons en donc aux projets les plus impressionnants: les robots humanoïdes.

Eca Group, spécialiste de la robotique et de la simulation, se présente comme un pionnier français de la filière de robotique humanoïde. La société présentait lors du salon MILIPOL en novembre  ses projets de robots "assistants" du combattant à la DGA. Des prototypes pourraient voir le jour sous deux à trois ans.




On savait déjà que se développaient en France des projets d'exosquelettes, visant à permettre au soldat de porter de très lourdes charges. Mais on passe ici à la vitesse supérieure avec une "MULE" bipède (les américains sont déjà très avancés sur la MULE quadrupède).

« Nous envisageons un robot qui soit capable de transporter de lourdes charges pour le compte de soldats ou d'employés de sites industriels. Nous étudions aussi un robot brancardier, capable d'aller chercher des blessés sur un champ de bataille ou sur des terrains dégradés après un séisme par exemple », explique Guénaël Guillerme, directeur général d'ECA Group.

L'objectif est une mise en service entre 2020 et 2025, y compris dans le domaine civil pour la surveillance de sites sensibles. Déjà demain.

Bon, nous sommes encore trèèès loin du robot humanoïde de science-fiction:

Les robots humanoïdes policiers du film "Chappie"

Attention: on ne parle pas encore ici de "killer robots", la société se défend d'ailleurs en argumentant qu'elle mène des projets ayant pour but la protection de la vie humaine. Il apparaît toutefois très clair que ces grandes avancées technologiques vont bientôt demander certaines mises au points politiques et doctrinales, la révolution de l'intelligence artificielle semblant plus que jamais à notre porte.


Et pour conclure sur du droit, des voix s'élèvent déjà pour évoquer un éventuel code des robots !



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