
Le ministre des Armées Sebastien Lecornu a révélé mercredi 22 février que la France allait "relocaliser" la production de poudre pour obus. Dans les faits, il s'agit d'un investissement de 60 millions d'euros sur le site d'Eurenco Bergerac. L'objectif est de produire 1 200 tonnes de poudre par an, à l'horizon 2025, soit l'équivalent de 95 000 obus.
Ci-dessus: un artilleur français transportant un obus de canon Caesar - © Etat-Major des Armées.
Choyé depuis quelques années, notamment par la Région Nouvelle Aquitaine, le site d'Eurencoà Bergerac (24) se retrouve aujourd'hui au centre des attentions… et ce en raison bien sûr du "retour" de la guerre en Europe.
On ne l'a que trop dit, la fonte continue des budgets de la défense depuis 1990, fruit des dividendes de la paix, a eu des effets catastrophiques sur l'état des stocks. Dans tous les domaines, mais en premier lieu celui des munitions.
Dans le cadre de la malnommée "économie de guerre", le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, tout comme le Président de la République d'ailleurs, ont érigé en priorité l'augmentation et l'accélération des productions d'armements.
C'est ainsi que ce 22 février, le ministre a annoncé lors d'un point presse un investissement de 60 millions d'euros dans le site du spécialiste Eurenco, à Bergerac. Une "relocalisation" -depuis la Suède- dont l’objectif est d’atteindre 1 200 tonnes de poudre par an, soit 500 000 charges modulaires… soit 95 000 "coups complets".
Eurenco produit notamment, en partenariat avec Nexter, les munitions du canon Caesar.
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Signalons que l'Etat n'apporte ici "que" 10 millions d'euros, le reste étant assumé par l'entreprise, qui peut s'enorgueillir d'avoir un carnet de commandes rempli jusqu'en 2027. A quoi devraient s'ajouter de nouvelles commandes export, et des commandes pour l'armée française dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire 2024-2030 (15 000 obus et leurs 6 charges modulaires chacun, par an).
Cet investissement devrait livrer ses effets sur la production dès 2025 à Bergerac.