Le projet de Loi de programmation militaire, après arbitrages réalisés au sein de l'exécutif, entame sa vie parlementaire. Il prévoit l'octroi de 413 milliards d'euros aux armées pour la période 2024-2030. C'est néanmoins durant la décennie suivante que ses effets se feront pleinement sentir.
Alors que l'on fête bientôt les 10 ans de ce blog, nous nous remémorerons avec une certaine émotion que ces débuts se faisaient durant les douloureux débats touchant à la publication du Livre Blanc de 2013 (puis à la LPM 2014-19, qui suivra). C'était le temps du déclassement, pourrait on dire.
Autre temps, autre contexte surtout… autres ambitions ? La nouvelle Loi de programmation militaire pour la période 2024-2030, dont le montant a été annoncé par le Président Macron en janvier (413 milliards d'euros, si tout va bien, donc sûrement un peu moins) s'inscrit dans la logique de remontée en puissance initiée en 2017. Elle doit être celle de la "transformation", et dans certains domaines celle de la "réparation", qui permettra aux forces françaises d'affronter les défis stratégiques de cette décennie et, probablement des deux suivantes: modernisation de la dissuasion, haute intensité et guerre hybride en tête.
Nous avions déjà décrypté les annonces au mois de janvier (lire ci-dessous), mais nous disposons désormais des détails, alors que le projet de loi, qui a subi divers arbitrages, est présenté en Conseil des ministres, avant de se diriger vers les deux chambres parlementaires.
Sur le blog: La France engage son "pivot"à 413 milliards d'euros
Mais comme nous avons la chance de pouvoir bénéficier de données publiques et chiffrées, profitons donc des tableaux issus du rapport annexé au projet de loi.
Sans trop entrer dans le détail, nous y voyons l'ensemble des renforcements et modernisations, mais aussi les fameux arbitrages. Par exemple, un satellite de communication Syracuse IV qui disparait, au profit d'une solution basée sur une constellation. Nous y voyons surtout qu'un grande partie des décisions actées durant cette décennie, comme le tout Rafale ou le programme HIL, n'auront qu'un plein effet dans les parcs à l'horizon 2035. Le nouveau porte-avions n'arrivera lui qu'en 2038, mais il s'agit d'une information connue depuis longtemps déjà.
Liste ci-dessous, cliquer pour agrandir. Source: Légifrance.