On s'y habituerait presque mais n'oublions pas de la saluer, cette performance d'Arianespace qui assure un soixante-dixième succès d’affilé avec son lanceur Ariane 5. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, Airbus Safran Launchers présentait son successeur.
Mercredi 27 janvier au centre spatial de Kourou en Guyane Française, le lanceur Ariane 5 a décollé et effectué sa mission de mise en orbite d'un satellite pour la 70ème fois consécutives. Il s'agissait ici d'un satellite (un gros, 6,5 T) de télécommunications pour Intelsat. Une bien belle manière de lancer l'année 2016.
Et surtout une fierté pour Stéphane Israël, PDG d'Arianespace: « Ariane 5 est un lanceur ultra fiable, c’est le lanceur le plus fiable sur le marché » déclarait-il à la radio ce week-end.
8 nouveaux lancements attendent Ariane 5 en 2016, un record. Cette performance est rendue possible par une réorganisation industrielle qui permet une accélération de la cadence des missions sans précédent.
Plus que 4 missions avant de rattraper un autre record, établi par Ariane 5 elle-même, 74 lancements réussis à la suite.
Et avec un planning déjà plein pour les 5 prochaines années, Ariane 5 devrait continuer sans problème sa carrière jusqu'en 2023, et connaître d'ici là un contemporain: son successeur le lanceur Ariane 6, avec qui il cohabitera à partir de 2020.
Crédits photos Armée de l'air à Kourou en Guyane (Cliquez pour agrandir).
Airbus Safran Launchers (ASL) présente Ariane 6
En effet, ASL, la joint venture en charge de concevoir Ariane 6 - et dont on a souvent parlé ici les mois derniers - présentait officiellement en fin de semaine son projet de lanceur.
« Cela avance très vite et sa configuration est maintenant figée », a expliqué Alain Charmeau, président d'ASL. Selon la direction, la fusée Ariane 6 sera non seulement opérationnelle pour 2020, mais le coût de production du lanceur sera inférieur de 40 à 50% par rapport à Ariane 5, grâce à une rationalisation optimisée au maximum. Un première étape dans les défis qui se posent avec la concurrence de Space X et du privé.
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La nouveauté c'est aussi l'assemblage à l'horizontale ainsi qu'une modularité à la carte, avec 2 ou 4 propulseurs.
Concernant l'organisation administrative d'ASL, rien n'est encore réglé, et le retard par rapport au planning d'origine continue doucement de croître. Nous en parlions en fin d'année dernière, Airbus compte régler une question fiscale (au sujet des 800 millions € que Safran doit verser à Airbus) avant que la joint venture ne devienne vraiment effective. Enfin, à ce stade, ASL deviendra une seule entreprise de 8000 salariés, dont une grande partie en région bordelaise.
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Il s'agirait de ne plus perdre de temps, ASL devant faire ses premières offres commerciales dès la fin 2016, au risque de se faire souffler de gros contrats ?