Alors que la Syrie connait enfin, on l'espère, le dénouement de sa guerre civile, appelée désormais révolution, la France a rappelé le 31 décembre 2024 qu'elle maintenait la pression militaire sur le groupe Etat islamique. Des frappes aériennes ont en effet été réalisées par l'armée de l'Air à l'aide de Rafale et d'un drone Reaper.
C'est le type d'exercice de communication auquel on s'était largement habitué durant ce premier quart de siècle, mais qui se faisait beaucoup plus rare dernièrement, notamment depuis le retrait partiel (et bientôt total) des forces françaises de leurs bases africaines. Le -toujours- ministre des Armées, Sebastien Lecornu, a annoncé mardi 31 décembre, vidéo à l'appui, que l'armée de l'Air et de l'Espace avait frappé deux positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie dans le cadre de la coalition anti-jihadiste internationale. Il s'agit de la première opération de ce type depuis deux ans.
Ce sont des Rafale et un (des) drone(s) Reaper qui ont participé à l'opération, depuis la Jordanie, où la France dispose d'une base aérienne projetée depuis une décennie. 600 hommes et femmes sont toujours impliqués sur Chammal, essentiellement depuis la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, et plus confidentiellement, l'Irak. Le dispositif est aussi renforcé par la Marine lors des passages dans la région du groupe aéronaval.
Malgré l'actualité brulante sur la zone (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Iran… Yémen), il est vrai que l'on parle moins de l'activité aérienne française sur zone. Elle demeure importante et parfois intense, puisque même si la France n'avait pas frappé Daesh depuis deux ans, des appareils français avaient participé au printemps 2024 à la défense d'Israël face aux salves de missiles et drones tirées depuis l'Iran.
Et voilà donc que l'on a enfin des nouvelles officielles de la flotte de drones MQ-9 Reaper en opérations. Après le départ -ou même l'expulsion- du Niger à l'été 2023, il se murmurait que l'activité opérationnelle des Reaper se concentrerait désormais sur le Moyen-Orient, avec comme base la Jordanie. Or, ayant personnellement tenté de me renseigner auprès de l'escadre concernée, ses représentants n'avaient à l'époque pas souhaité commenter l'actualité. La preuve est désormais établie qu'une partie des drones opèrent bien désormais depuis la Jordanie.
A noter qu'en France, le standard Block 5 vient d'être qualifié pour les vols au dessus du territoire métropolitain. Les Reaper sont basés au sein de la 33ème escadre à Cognac, qui comptabilise 12 de ces appareils.
Au fait, j'en profite pour vous souhaiter, chères lecteurs et lectrices, une excellente année 2025 ! En espérant que certaines situations très chaudes le soient nettement moins à la fin de l'année qui débute.