Afin de compenser le départ du porte-avions, quatre chasseurs Mirage vont quitter l'Afrique pour rejoindre la Jordanie et l'opération Chammal. Cela confirme d'une part qu'il est de plus en plus difficile pour la France de mener autant d'opérations, et d'autre part donne peut-être un indice sur ses priorités...
Sans le porte-avions Charles de Gaulle et ses 26 chasseurs bombardiers, comment la France va-t-elle continuer la lutte contre Daesh en Irak et en Syrie ? D'autant plus que si les opérations françaises sont "marginales" en comparaison des frappes russes ou américaines, il s'agit de continuer - à tenter - de peser dans cette crise qui concentre à elle seule l'ensemble du tableau géopolitique de la région.
Et c'est pourquoi deux Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse de Nancy viennent renforcer leurs semblables (6) en Jordanie. Seulement, ceux-ci arrivent directement du Niger et de l'opération Barkhane, a-t-on appris ce 18 février. Six Rafale demeurent sur la base d'Al Dhafra aux EAU, nous avons donc 14 chasseurs de l'Armée de l'air sur Chammal.
Et c'est pourquoi deux Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse de Nancy viennent renforcer leurs semblables (6) en Jordanie. Seulement, ceux-ci arrivent directement du Niger et de l'opération Barkhane, a-t-on appris ce 18 février. Six Rafale demeurent sur la base d'Al Dhafra aux EAU, nous avons donc 14 chasseurs de l'Armée de l'air sur Chammal.
Ainsi, il reste au sein de l'opération Barkhane quatre Rafale à N’Djamena au Tchad et deux Mirage 2000C à Niamey. Cependant, ces derniers, arrivés à l'été 2015, devraient bientôt être retirés eux aussi selon l'Armée de l'air: « Il est possible qu’il y ait une mise en sommeil temporaire des capacités Mirage 2000 dans la Bande sahélo-saharienne, elle sera compensée par "la capacité Rafale"à N’Djamena et par le déploiement de lance-roquettes unitaires (LRU) ».
Remplacer des chasseurs par un véhicule lance-roquettes, c'est relativement nouveau, aussi moderne et impressionnant soit ce dernier (sa portée est de 70 Km, son rôle ne sera donc que défensif).
Cette réorganisation pose donc la question suivante: A supposer qu'il faille trancher, laquelle de ces deux opérations françaises d'envergure est-elle prioritaire ? Attention, parler de priorité est ici maladroit, et ne concernera finalement que les moyens d'une armée étirée entre tous ses engagements. Bharkhane demeure une préoccupation de premier plan, j'en veux pour preuve la visite sur place du Premier Ministre Manuel Valls et du Mindef Jean-Yves Le Drian aujourd'hui.
Nous avons d'un côté Chammal et la lutte contre le groupe Etat Islamique, opération à forte valeur médiatique, symbolique, diplomatique....
De l'autre, Barkhane dans la bande sahélo-saharienne (BSS), une guerre "ponctuellement oubliée" par les médias, où sont pourtant déployés 4000 de nos soldats, avec tout le panel de matériels des armées, du vénérable VAB au nouveau venu, le drone MQ-9 Reaper.
Alors certes, Bharkane est une opération compliquée, mais bien menée, où les accrochages sont rares malgré des attaques/attentats toujours plus audacieux - ou désespérés c'est selon. La chasse est peut-être plus utile dans la guerre plus dure et intense qui se joue au Proche-Orient... d'autant plus que des hélicoptères et des drones (armés ou pas du coup !?! Parions que la question va très vite arriver sur la table) devraient suffire à maintenir la pression au Sahel.
Problème: l’immensité de ce territoire grand comme l'Europe où la rapidité des avions est un atout non-négligeable ! Pour preuve, entre le 7 et le 14 janvier 2016 les Mirage de l’opération Barkhane ont réalisé pas moins de 12 missions d’appui et de frappes au profit des forces terrestres françaises.
Finalement ce sera peut-être la Libye et sa menace djihadiste qui décidera du retour de la chasse française en Afrique du nord. Mais apparemment, pas tout de suite donc. Sauf si...
Lire aussi sur le blog: A Ouagadougou, les forces spéciales françaises en 1ère ligne. Encore... l'échec de Barkhane ?
Nous avons d'un côté Chammal et la lutte contre le groupe Etat Islamique, opération à forte valeur médiatique, symbolique, diplomatique....
De l'autre, Barkhane dans la bande sahélo-saharienne (BSS), une guerre "ponctuellement oubliée" par les médias, où sont pourtant déployés 4000 de nos soldats, avec tout le panel de matériels des armées, du vénérable VAB au nouveau venu, le drone MQ-9 Reaper.
Alors certes, Bharkane est une opération compliquée, mais bien menée, où les accrochages sont rares malgré des attaques/attentats toujours plus audacieux - ou désespérés c'est selon. La chasse est peut-être plus utile dans la guerre plus dure et intense qui se joue au Proche-Orient... d'autant plus que des hélicoptères et des drones (armés ou pas du coup !?! Parions que la question va très vite arriver sur la table) devraient suffire à maintenir la pression au Sahel.
Problème: l’immensité de ce territoire grand comme l'Europe où la rapidité des avions est un atout non-négligeable ! Pour preuve, entre le 7 et le 14 janvier 2016 les Mirage de l’opération Barkhane ont réalisé pas moins de 12 missions d’appui et de frappes au profit des forces terrestres françaises.
Finalement ce sera peut-être la Libye et sa menace djihadiste qui décidera du retour de la chasse française en Afrique du nord. Mais apparemment, pas tout de suite donc. Sauf si...
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Mirage 2000C (1er plan) et 2000D en Afrique en 2015 |
Une Gazelle très endommagée au Niger
Du côté des hélicoptères justement, l'hécatombe continue pour ce théâtre sahélien qui se révélera avoir été cauchemardesque pour les matériels... loin devant tous les autres.
En effet, une Gazelle de l'Armée de terre a été "très endommagée" lors d'un vol dans la zone de Madama au nord du Niger, au début du mois. Pas en raison de combats, mais de vents violents. L'équipage est lui sain et sauf heureusement.
Lire aussi sur le blog: Taux de disponibilité en berne dans l'ALAT
En effet, une Gazelle de l'Armée de terre a été "très endommagée" lors d'un vol dans la zone de Madama au nord du Niger, au début du mois. Pas en raison de combats, mais de vents violents. L'équipage est lui sain et sauf heureusement.
Lire aussi sur le blog: Taux de disponibilité en berne dans l'ALAT
En à peine trois ans d'opérations, d'abord avec Serval au Mali puis dans toute la BSS, l'ALAT et l'Armée de l'air auront perdu plusieurs Puma et Caracal, et un Cougar du côté des hélicoptères de transport tactique, et Tigre et Gazelle pour les appareils d'attaque. Une douzaine d'appareils endommagés ou détruits, du jamais vu.
Je vous invite à ce titre à lire ou relire le rapport Récalde/Marty sur l'impact des OPEX sur le MCO, on y parle beaucoup des hélicoptères et de Barkhane.
Des missions ou accidents qui auront tout de même coûté la vie à deux membres du 4e RHFS, le commandant Damien Boiteux et l'adjudant Samir Bajja.
Je vous invite à ce titre à lire ou relire le rapport Récalde/Marty sur l'impact des OPEX sur le MCO, on y parle beaucoup des hélicoptères et de Barkhane.
Des missions ou accidents qui auront tout de même coûté la vie à deux membres du 4e RHFS, le commandant Damien Boiteux et l'adjudant Samir Bajja.
Photos Armées de l'air