Fort de ses 48 Rafale vendus à l'export en Egypte et au Qatar, le groupe Dassault Aviation a déjà annoncé une cadence de production doublée dès ce début d'année 2016.... et ne compte pas s'arrêter là.
Je ne vous apprends rien, l'Inde - officiellement - veut des Rafale, 36 pour commencer, mais n'a cependant toujours rien signé. Mais un peu d'optimisme !*
Lire aussi sur le blog: Rafale, Inde - 28 jours plus tard...
En effet, la direction de Dassault Aviation, le PDG Eric Trappier en tête, se montre très enthousiaste quant à l'avenir proche. C'est ainsi que ce dernier a récemment évoqué lors de la publication des très bons chiffres 2015 du groupe, l'existence de discussions en Inde pour une commande additionnelle de 90 Rafale.
[Parenthèse: 36 + 90 ?!? Nous voici donc revenus à peu de choses près au "contrat du siècle" remporté en 2012, le MMRCA, avec ses 126 Rafale.]
Toujours selon Eric Trappier, "Aujourd’hui, il y a la négociation de prix pour les 36 premiers appareils mais le principal de notre action c’est de préparer une commande de 90 appareils supplémentaires. (...) Nous essayons de faire un véritable partenariat avec les industriels indiens pour mettre en place une politique de « Make in India ». Au-delà des offsets classiques, Dassault Aviation s’installerait en Inde avec nos partenaires Safran, Thales et une partie de nos sous-traitants. Nous cherchons des partenaires indiens pour fabriquer en Inde".
Pour résumer: l'Inde a besoin de ces 126 avions, et le non-aboutissement du contrat MMRCA la met en difficulté sur le plan stratégique. Économiquement cependant, elle tient à sa politique du Make in India. Il faut savoir qu'en matière d'armement, l'Inde importe quasiment tout son matériel et ne produit presque rien.
De son côté, Dassault semble maintenant déterminé à remporter ces contrats à tel point que l’avionneur français serait prêt à endosser la responsabilité des avions produits sur le sol indien. Seule condition, garder le choix de ses sous-traitants.
S'implanter en Inde serait tout à fait déterminant car outre ces 90 potentiels appareils (les 36 du premier contrat seraient bel et bien assemblés en France, à Mérignac), la Marine indienne pourrait ensuite être intéressée par le Rafale, probablement le meilleur choix actuellement pour une aéronavale je le souligne.
Un contrat aux émirats finalement pour 2017, voire 2018
Venons-en au second gros contrat qui pourrait voir le Rafale l'emporter, aux Emirats Arabes Unis (EAU). On a souvent évoqué d'une part, la volonté ferme d'Abu Dhabi de commander 60 Rafale, et d'autre part que ce contrat pourrait être signé avant même celui en Inde.
Mais on apprend maintenant que les EAU décaleraient cette éventuelle commande du Rafale à 2017, voire 2018. Une commande qui de plus pourrait être divisée en trois tranches de 20 appareils.
A cela plusieurs raisons: Des élections en 2017, ce qui complique toujours le calendrier des grands contrats; le baisse du prix du pétrole bien évidemment; et surtout la guerre menée actuellement au Yémen par la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite et à laquelle les émiratis participent avec force. Une guerre qui coûte cher, dans tous les sens du terme...
Aussi, les EAU ont engagé dans ce conflit leurs Mirage 2000-9D, un avion modernisé par Dassault et très performant au sein des forces aériennes des Emirats (signalons d'ailleurs la perte d'un appareil et de ses pilotes au Yemen le 14 mars). Et justement, c'est bien là un leitmotiv chez l'industriel français, faire de ses clients Mirage les futurs possesseurs de Rafale.
*En faisant une simple recherche sur internet, on est impressionné par le nombre de fois où une source anonyme, la presse, ou même un ministre, ont annoncé la signature de ces contrats comme "imminente".