Alors que tout semblait bouclé après l'annonce d'un accord sur le prix du contrat Rafale en Inde il y a un mois, la presse locale relaye maintenant qu'un nouveau blocage concernerait les modalités de paiements. Décidément...
Alors que la France avait proposé sa "meilleure offre" début avril avec un contrat avoisinant les 7,8 milliards d'Euros pour 36 chasseurs Rafale, et que l'Inde semblait finalement l'avoir acceptée (une remise de 30% tout de même !), on apprend maintenant de sources indiennes que la France aurait refusé la demande d'une garantie souveraine ou bancaire pour l'accord. En lieu et place, elle proposerait de fournir "une lettre de confort". Vulgairement il s'agit d'une recommandation.
Le journal "The Indian Express" avait d’ailleurs révélé dès le mois de mars que la France se montrerait intransigeante sur la question des garanties bancaires.
La France qui cette fois semble se montrer moins indulgente qu'elle ne l'a été avec l'Egypte. L'emprunt avait en effet été intégralement couvert par l'assureur-crédit Coface, pour environ 2,5 milliards d'euros, un niveau inédit dans un contrat d'armement. Ce montage avait été justifié à l'époque par la volonté absolue de l'Etat français de conclure le premier contrat export historique du Rafale (et que l'Egypte bénéficie aussi d'une perfusion saoudienne !)
Et si on ajoute à cela le fait que les autorités militaires sont empêtrées dans un nouveau scandale de corruption impliquant le constructeur d'hélicoptères italien Agusta Westland, mieux vaut s'armer de patience... encore.
Un configuration spécifique pour le Rafale indien
La presse locale assure aussi avoir quelques informations sur les détails du deal: le premier avion Rafale serait livré selon les termes du contrat "dans les 36 mois suivant la signature" tandis que le dernier arriverait lui sept ans plus tard.
De plus, l'Armée de l'air indienne, l'IAF, demanderait une configuration particulière pour ses appareils, avec notamment un viseur de casque israélien ainsi qu'un système d'armes différent, impliquant probablement un industriel étranger.
Pour rappel, les contrats signés en 2015 par la France pour la vente du chasseur de Dassault à l'Egypte et au Qatar concernaient des appareils à la configuration sensiblement identique (hormis les particularités nucléaires par exemple) à ce que notre Armée de l'air utilise.
Enfin, information très intéressante, le contrat indien prendrait en compte l'installation de deux bases aériennes prêtes à accueillir le Rafale: une à l'est, pour faire face à "la menace chinoise" (tel quel dans le texte), et l'autre au nord. Face au frère ennemi pakistanais donc.
Alors qu'Eric Trappier, le PDG vient de confirmer que la production du Rafale a été rehaussée de un à deux appareils par mois, et stabilisée, il faudra attendre la finalisation d'un nouveau contrat export pour que l'usine de Mérignac embraye sur une cadence de trois appareils par mois, comme on l'annonce depuis près d'un an déjà.