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Pour remplacer ses CF-18, le Canada choisit finalement l'option "pansement"

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Le gouvernement canadien a annoncé ce 22 novembre qu’il lancerait bien un appel d’offres ouvert et transparent dans le but de remplacer la flotte existante de chasseurs CF-18. Toutefois, la situation étant urgente, il décide également de se doter "provisoirement" de 18 chasseurs F\A-18 Super Hornet afin de maintenir les capacités opérationnelles de sa chasse.

Comme souvent avec le Canada, c'est une solution de compromis qui est apportée à cet épineux problème du renouvellement de la flotte de chasseurs CF-18.

Pour être clair, oui il y aura bien un appel d'offres impliquant très probablement le F-35 ou le Rafale, mais en attendant, et pour éviter la rupture capacitaire, la solution explorée est la suivante: acquérir 18 Boeing F\A-18 Super Hornet pour compléter la flotte de CF-18 vieillissant, et ce en attendant que la flotte de remplacement permanente soit d'une part choisie, commandée, puis enfin livrée.

Pour les retardataires, j'invite à relire les récentes avancées du dossier canadien sur le blog, notamment ce dernier article en lien ci-dessous:



Cette décision - inattendue pour beaucoup - vient probablement sonner le glas des ambitions européennes en Amérique du Nord, tant pour Dassault Aviation avec son Rafale, que pour Saab avec le Gripen, ou le consortium Eurofighter avec le Typhoon.
En effet, non seulement elle permet de temporiser sur le difficile et coûteux dossier du JSF F-35 de Lockheed Martin (lire articles précédents), mais vient aussi soulager Boeing qui enchaîne enfin les commandes dernièrement pour des avions (F-15, F-18) qui étaient en fin de série. Dans les deux cas, c'est l'économie nord-américaine qui en sort gagnante, les USA bien sûr, mais aussi le Canada dont les entreprises bénéficient déjà du développement et de la production de ces appareils.

Il est vrai que le pari était osé pour les européens. Mais comme l'a dit Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, les français ne sont pas sur ce dossier pour « pour jouer les lièvres ».

Attention toutefois, en matière de politique de défense, les demi-mesures sont souvent synonymes de résultats hasardeux. Je pense ici notamment à la question du MCO et de la disponibilité des appareils. Pour  le ministre de la Défense Harjit Sajjan cependant, «la flotte provisoire est la solution la plus efficace pour garantir que le Canada reste un allié crédible et fiable».
Pris dans ses obligations otaniennes, mais surtout avec le NORAD américain (North American Aerospace Defense Command), le Canada se doit de disposer d'un nombre défini d'appareils prêts à décoller en permanence pour défendre le continent nord-américain. Il fallait donc à tout prix éviter la rupture capacitaire pour rester crédible vis à vis des alliés.

Quant au véritable marché de renouvellement de la flotte, qui pourrait impliquer une masse conséquente d'appareils, on attend l'appel d'offres durant le mandat de Justin Trudeau, ce qui nous emmène en 2020 au plus tard.



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