Une campagne d'évaluation a eu lieu au mois de février afin d'analyser les capacités d'aérolargage de plongeurs et de leurs embarcations depuis un NH90 de l'Armée de terre. Une activité que l'on pensait réservée... à la Marine !
Nous étions habitués à voir de semblables images en provenance des commandos de la Marine Nationale, allant à l'eau depuis leur NH90 Caïman NFH (la version navalisée de l'hélicoptère), mais c'est une belle info que celle publiée hier par l'Armée de terre !
On avait déjà évoqué sur ce blog l'an passé les potentiels aménagements tactiques dont pourrait bénéficier une version du NH90 destinée aux forces spéciales, mais voici que le Ministère de la Défense nous dévoile les images des premiers essais - réussis - d'aérolargage de plongeurs par... l'Armée de terre !
Direction Montauban donc, où s'est déroulée lundi 20 et mardi 21 février une campagne d’évaluation. On avait vu le NH90 embarquer des quads pour les unités de reconnaissance, mais pour la première fois, ce sont des kayaks ("et le personnel dédié") qui font un tour dans les airs.
Ce sont onze sapeurs du 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP) qui ont participé à la mise en place de nouvelles procédures de largage à partir du NH90, en collaboration avec les équipes du groupement aéromobilité de la section technique de l’Armée de terre, le GAMSTAT.
L'article publié ce 1er mars par le Ministère de la Défense nous précise que le « drop » "consiste à sauter d’un hélicoptère en vol sur un plan d’eau, à une hauteur d’environ 5 mètres. Cette technique de mise en place permet aux plongeurs d’être déposés sur une zone fluviale, à partir de laquelle ils pourront s’infiltrer jusqu’à un point déterminé soit par la nage, soit par kayaks."
Il est également mis l'accent sur l'apport tactique considérable qu'amène le NH90 "Caiman" au sein de l'ALAT (Aviation légère de l'Armée de terre). En effet, sa soute permet d’embarquer six plongeurs et trois kayaks simultanément: "la rampe arrière permet la mise à l’eau des kayaks par les deux membres d’équipage, tandis que les plongeurs utilisent une porte latérale pour effectuer le grand saut."
Cela n'était en aucun cas possible avec les hélicoptères Puma et Cougar encore en service, étant donné de surcrît que tous ne disposent pas des modernisations permettant une tenue stabilisée de la hauteur - autrement dit d'un pilote automatique comme sur le NH90 - ce qui rend absolument inenvisageable toute mise à l’eau est interdite de nuit.
On imagine déjà sans peine la plus-value opérationnelle pour les unités de l'Armée de terre, ou bien sûr pour le COS (Commandement des forces spéciales) puisque le 4e RHFS (Régiment d'hélicoptères des forces spéciales) doit recevoir des NH90.
Au GAMSTAT désormais "de rédiger une fiche de procédures qui intégrera le manuel d’exploitation (MANEX). Il permettra ainsi aux différentes unités de l’ALAT dotées du NH90 d’exécuter ce type de missions en suivant les procédures expérimentées par les plongeurs du 17e RGP."
Une nouvelle campagne de largage de plongeurs est déjà programmée en octobre 2017 avec un NH90 qui disposera d’une évolution du pilote automatique permettant une tenue de hauteur automatique en dessous de 15 ft (4,572 mètres).
Source/Droits : Armée de Terre