L'Inde aimerait depuis des années développer un démonstrateur de drone de combat furtif, chose que l’état de son industrie de défense n'a pas encore rendu possible. Cependant, le pays compte désormais sur de récents transferts de technologies pour enfin avancer.
Pendant que les américains développaient leur X47-B, ou les européens les NEURON et le Taranis, l'Inde tentaient aussi à la fin des années 2000 de lancer son propre programme de drone de combat furtif: c'était il y a sept ans, et le projet se nommait alors AURA (photo et infographie ci-dessous) , pour "Autonomous Unmanned Research Aircraft". Un projet qui semblait cependant stagner.
Mais le média indien spécialisé dans les questions de défense, Livefist, révélait récemment que le programme était relancé de façon très concrète depuis le printemps 2016.
Ainsi, les premiers fonds budgétaires ont été débloqués pour ce qui se nomme désormais le "Ghatak".
Le Premier Ministre en personne, Narendra Modi aurait lui-même décidé en mai de l'année dernière de passer à la vitesse supérieure, et c'est 35 millions de dollars qui ont été alloués aux études préparatoires.
A cela s'ajoutent les 450 millions de dollars investis dans la motorisation du chasseur indien Tejas. Le moteur en question, le "Kaveri", devrait - nous révèle LiveFist - rapidement arriver à maturité grâce à un partenariat technologique avec la France et SAFRAN, mais surtout pouvoir être modifié afin d'équiper le drone de combat Ghatak.
Le journal, citant ses sources, laisse penser que le moteur Kaveri tout comme le drone Ghatak pourraient être dévoilés fin 2018, une fois que la phase de conception aura atteint un stade satisfaisant. Le fuselage serait déjà en cours de production.
Les fruits du contrat Rafale
L'information qui nous intéresse surtout ici, c'est bien le fait que l'Inde compte faire des avancées remarquables grâce aux industriels français.
Après avoir sondé divers industriels ayant développé des drones furtifs dans le monde (Lockheed-Martin, Dassault, Boeing, BAE Systems...), l'Agence de Développement Aéronautique indienne, l'ADA, semble enfin pouvoir faire avancer le programme Ghatak grâce à la conclusion... du contrat Rafale en septembre 2016.
Car oui, nous le savons, le contrat Rafale en Inde comporte - et ce fut le fruit de longues années de négociations - près de 50% d'offsets, c'est à dire de transferts de technologies.
Et selon les dernières informations de Livefist en date de ce 7 mars, l'avionneur français Dassault Aviation est en discussions avancées avec l'ADA s'agissant de l'utilisation d'une partie des engagements liés au contrat Rafale. On parle ici notamment des logiciels, sur lesquels Dassault a acquis une expérience précieuse avec le programme nEUROn.
Il y aurait déjà eu à deux reprises des rencontres entre les équipes de Dassault et de l'ADA, tandis que des membres de cette dernière auraient été invités en France pour se pencher de plus près sur le travail de Dassault autour du programme nEUROn.