Le gouvernement du Royaume de Belgique vient d'approuver de la procédure de remplacement de ses chasseurs F-16, via l'envoi d'une "Request for governmental Proposal". Il s'agit d'un marché de 34 avions de combat, sur lequel sont placés les cinq principaux avionneurs occidentaux, y compris Dassault avec son Rafale donc.
Mine de rien, nous en parlions depuis deux ans (MAJ: presque 3 ans pardon si je consulte les archives du blog !), mais ce n'est que ce 17 mars 2017 que le conseil ministériel restreint a donné au ministre de la Défense, Steven Vandeput, l'autorisation officielle de publier l'appel d'offres pour le renouvellement de la flotte de chasseurs des forces aériennes belges. Deux ans, c'est en effet le retard du programme.
Cinq candidats (déjà connus) vont donc pouvoir proposer leur appareil phare en remplacement des 54 F-16 des forces aériennes belges. Pas de surprises ici, nous parlons de Boeing avec le F/A-18 E/F Super Hornet, Lockheed Martin et son F-35, Saab et son Gripen, le consortium Eurofighter avec le Typhoon, et enfin Dassault Aviation avec le Rafale (au standard F3-R), encore invendu en Europe.
Le montant de base de ce marché est chiffré - de façon assez optimiste - par les autorités belges à 3,59 milliards d'euros pour 34 avions, tandis que coût total du programme devrait atteindre les 15 milliards d'euros sur 40 ans.
Le F-35 est donné gagnant par de nombreux experts en raison notamment des promesses industrielles faites par les américains, mais aussi par exemple en raison des missions que partage la Belgique dans les airs avec son voisin hollandais, qui a lui déjà opté pour le JSF F-35.
Le Rafale tire lui son épingle du jeu en ce qui concerne la mission nucléaire que les belges assurent pour le compte de l'OTAN, mais on sait depuis peu que ce critère est devenu "marginal"... La team France a toutefois les moyens de faire une belle offre de coopération industrielle à son voisin.
Sans considération politique (utopie !), pour avoir une idée du vainqueur, il faudrait en réalité regarder quelles missions sont amenées à effectuer les forces aériennes belges: missions que je résumerai par "police du ciel" et participation aux coalitions internationales dans des conflits de basse intensité, comme c'est souvent le cas aujourd'hui. A contrario, nous pouvons juger comme peu probable que la Belgique se lance dans une "entrée en premier" dans un espace aérien interdit.
Dans le cadre de ce raisonnement, le Rafale - ou même le F-18, voire le Gripen - serait un appareil plus que capable et largement servi par grande polyvalence. D'où ma question: la Belgique a-t-elle vraiment besoin du F-35 ?
Décision attendue courant 2018, pour des livraisons à partir de 2023.
Regering neemt strategische beslissing om F-16's te vervangen & te investeren in defensie #NATO#investering#defensie@svandeputpic.twitter.com/yc6edY0ugT— Belgian Air Force (@BeAirForce) 17 mars 2017