La Région Nouvelle Aquitaine a engagé un partenariat avec l'accélérateur de projets d'Ariane Group, ArianeWorks, dans le but d'entraîner plusieurs PME innovantes dans le programme Thémis, qui doit conduire Ariane vers le lanceur réutilisable.
Ci-dessus: vue d'artiste Flying Whales/ArianeWorks
Vous les connaissez peut-être ... ou en entendrez bientôt parler. Shark Robotics, Delfox, Flying Whales, OliKrom, Touch Sensity.... Ces PME ou start-up toutes basées en Nouvelle-Aquitaine rejoignent le projet Themis d'ArianeWorks (plateforme d’accélération lancée en 2019 par le CNES et Ariane Group sur la problématique des lanceurs futurs).
On le découvre annonce après annonce, si le "New Space" européen tarde réellement à décoller et pourrait bien prendre un retard irrattrapable faute de - vraie - stratégie commune, la France entend associer au programme de(s) lanceur(s) Ariane tout un environnement d'entreprises innovantes. On pense par exemple au convoyage maritime "décarboné" du lanceur Ariane 6 grâce à un navire hybride révolutionnaire (lecture en lien ci-dessous).
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C'est dans ce cadre global que la Région Nouvelle-Aquitaine et Ariane Group ont annoncé début octobre que plusieurs PME de la région rejoignaient Ariane Works et son programme Thémis d'étage de lanceur réutilisable.
On ne connait pas encore le rôle de tous ces acteurs, mais l'on se chargera de détailler chaque projet sur ce blog. Shark Robotics poursuivra par exemple sa diversification (après la sécurité civile et la défense) en entrant dans le monde du spatial.
@SharkRobotics est désormais aussi présent dans le spatial #ArianeWorkshttps://t.co/CUe1s7CUEN
— SHARK ROBOTICS (@SharkRobotics) October 12, 2020
Un contrat d'étude particulièrement marquant concerne cependant Flying Whales. L'entreprise qui s'installera à partir de l'année prochaine dans le blayais va en effet s'attaquer à la modélisation d'un concept de transport par dirigeable lors d'une mission de récupération de Themis en plein océan.
Il s'agit d'une hypothèse où le premier étage du lanceur serait revenu se poser sur une barge au large de la Guyane. Le ballon (dronisé ou semi/autonome) devrait alors le rapatrier par les airs jusqu'au Centre spatial guyanais.
Ce projet n'en est qu'au stade de l'étude préliminaire, mais il permet de noter l'ambition des acteurs, notamment en termes de normes environnementales. Le spatial (comme l'aéronautique désormais) compte bien prouver à ses détracteurs - verts - qu'il peut mettre ses technologies au profit de l'environnement.
Pour Flying Whales, qui outre la Gironde, va s'implanter au Québec et en Chine, le coup pourrait être double puisque la Guyane représente ce qui devrait être le cœur de son activité: l'exploitation forestière et le transport de charge en milieu difficile. La piste d'une usine d'assemblage en Guyane est évoquée pour un futur plus lointain. Elle desservirait toute l'Amérique du Sud si le marché est pérennisé.
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Les dirigeables de Flying Whales doivent voler pour la première fois à l'horizon 2023/24, tandis que les essais de lanceur réutilisable européen sont prévus environ à la même période. Il ne faut donc pas compter sur une application du concept avant 2030, si le projet est mené à son terme.