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LREM s'empare de la circonscription la plus "défense" de France

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Ce que certains appellent la "grande lessive" a frappé partout durant ces élections législatives. En Gironde, cela est flagrant puisque La République En Marche, parti de la majorité présidentielle, remporte 10 circonscriptions sur 12. La 6ème circo, la plus marquée "défense" de toutes, n'y échappe pas. 

Illustration: l'usine d'assemblage Dassault Aviation à Mérignac, lieu emblématique sur la 6ème circonscription de la Gironde. Image tirée du reportage qui sera diffusé ce 21 juin sur France 3 Aquitaine dans Enquête de Région. La robe de ces Rafale indique qu'ils sont destinés à l'export, et plus précisément au Qatar. 


Dans la 6ème circonscription de la Gironde, l'ouest de l'agglomération bordelaise, Eric Pouillat, le candidat LREM a donc battu la députée PS sortante Marie Récalde. Conforté par son score de 44 % au premier tour, le candidat élu remporte l'élection avec 56,1 %. La députée Marie Récalde limite les dégâts du premier tour (15,8 %) en remontant à 43,99 %, mais cela restera insuffisant pour inverser la tendance.
La participation demeure extrêmement faible, de l'ordre de 40,20 %

Ce qui nous intéresse ici est la question suivante, que je posais sur le blog avant le premier tour des législatives (dont je recommande la lecture pour bien comprendre les enjeux sur cette circonscription, lien ci-dessous), la problématique défense au sens large a-t-elle joué un rôle ? Eh bien... non.

Blog: La bataille pour la 6ème circonscription de la Gironde aura t-elle lieu ?




Eric Pouillat, nouveau député LREM de la 6è Circonscription de la Gironde - photo Sud Ouest

La 6ème circonscription ne sera pas représentée à commission Défense de l'Assemblée

Dans une interview parue la semaine dernière dans le journal Sud Ouest, le futur député LREM Eric Pouillat répond à la question suivante: "Si vous êtes élu député dimanche, siégerez-vous comme vos prédécesseurs à la commission de la défense nationale et des forces armées ?"

Sa réponse fut la suivante:"Non, je pense que je romprai avec cette tradition. cela ne veut pas dire que je néglige la part de l'industrie aéronautique, spatiale, et de défense. Cette filière pèse sur la vie économique de la circonscription. Et je respecte tout ceux qui la représentent, du petit technicien au dirigeant. Mais là encore, j'estime que les choses ont évolué. La part des gens qui résident dans la sixième et travaillent dans ce secteur a fortement diminué. Le prix du foncier étant élevé, les petits salaires sont allés ailleurs, notamment dans le Médoc. D'autres, plus aisés, se sont installés sur le Bassin ou à Bordeaux. Aujourd'hui, il faut considérer le contexte plus largement. Certes, l'industrie est importante, mais elle ne permet pas d'embrasser l'ensemble de la situation économique et sociale de la circonscription. Les services, la technologie innovante, le commerce et le numérique, sont autant de secteurs pourvoyeurs d'emplois."

Dont acte. Eric Pouillat affirme en revanche sa volonté de se pencher en commission sur les affaires européennes et sociales.

Comme je le laissais penser il y a 10 jours donc, la problématique défense au sens stratégique - pour la nation - n'a pas été un enjeu, contrairement à la thématique de l'emploi, Eric Pouillat se référant en effet à l'évolution de la sociologie de sa circonscription (chez les industriels oui, mais les deux bases militaires ?).
De plus, sans présence à la commission défense à Paris, elle risque de ne jamais vraiment le redevenir.

C'est un choix personnel, politique, et légitimé par le vote de surcroît, mais il s'agira pour le nouvel élu d'être particulièrement vigilant, car avec les discussions qui arrivent autour de la nouvelle Loi de Programmation Militaire, on risque de voir émerger quelques batailles rangées au sujet des grands programmes industriels à venir. Les crédits promis par un budget à 2% du PIB devraient faire bien des envieux chez les élus... C'est une certitude.
Aussi, la volonté affichée au sommet de l'Etat (et même chez les champions industriels comme Dassault ou Airbus) de courir vers l'Europe industrielle de la Défense risque de mettre en balance de grandes structures françaises face à leurs semblables, allemandes notamment.

Et alors que l'aéroparc bordelais est en plein ré-aménagement, il faudra suivre par exemple le projet à Mérignac de grande cité de l'aéronautique.

A noter que le bilan pour la précédente commission de la défense et des forces armées à l'Assemblée Nationale est assez représentatif de la révolution que vient de vivre la classe politique française. Elle apparaît en effet décimée, sa présidente Patricia Adam ayant même été éliminée dès le premier tour des législatives. Avec cette "hécatombe", c'est une certaine expertise qui disparaît. 
A priori, un homme semble sortir grand vainqueur, c'est Gwendal Rouillard (ex-PS, aujourd'hui LREM), ré-élu à Lorient et spécialiste des affaires maritimes. A seulement 41 ans, il fait maintenant figure de vétéran dans le milieu.

Nous découvrirons cet été la composition de la nouvelle commission défense.



La commission européenne valide les premiers financements du « X6 »

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Deux ans après l'annonce du projet X6, Bruxelles a donné son autorisation pour le financement franco-allemand du futur hélicoptère lourd du groupe Airbus. Paris et Berlin vont pouvoir verser près de 377 millions d'euros à Airbus... dont 330 millions pour la France.

Nom de code "X6". Il s'agit du futur hélicoptère "lourd" (selon la conception européenne, puisqu'on est loin du Chinook) de nouvelle génération, successeur de la famille des Super Puma et Cougar. 
La Commission européenne a autorisé une aide publique de 377 millions d'euros de la part de Paris et Berlin pour développer cet appareil.


377 millions d'euros sous la forme d'avances récupérables accordées sur une période de huit ans. La part française est largement majoritaire (330 millions € contre 47,25 millions pour l'Allemagne). Cela s'explique par le fait que, selon le Ministère français des transport dans son communiqué, "l'État allemand apporte également un soutien, proportionnel à l'empreinte industrielle du projet dans ce pays". De là à conclure que les retombées industrielles et commerciales seront essentiellement à trouver de notre côté de la frontière, il y a encore un pas que je n'oserais m'avancer à franchir...

Dans le veine du très élégant H160, X6 intégrera de multiples technologies de pointe contribuant à rendre cet l'hélicoptère bimoteur plus silencieux, plus économe, ou encore plus endurant. Un dernier argument très important puisque dans le civil, X6 vise le juteux marché de l'offshore pétrolier, sur lequel Airbus positionne aujourd'hui son H225. 

X6 devrait arriver sur les marchés civils et militaires vers 2025. Il est considéré par les industriels comme le prochain grand programme européen, après l'A400M et avant le drone MALE et le FCAS.

Communiqué du Ministère des transports. Le Lundi 19 juin 2017,
Le Gouvernement français salue la décision de la Commission européenne déclarant le soutien franco-allemand au projet d’Airbus Helicopters « X6 » compatible avec le marché intérieur. Ce projet d’hélicoptère lourd, actuellement au stade d’étude, complétera la gamme civile et militaire de l’avionneur européen.

L’Etat français contribue au financement de ce projet via une avance remboursable de 330 M€, issue du programme d’investissements d’avenir. L’Etat allemand apporte également un soutien, proportionnel à l’empreinte industrielle du projet dans ce pays. Cette décision, dont la procédure conjointe de notification est inédite pour un projet industriel, est le fruit du dialogue constructif entre les Etats français, allemand et la Commission européenne.

A l’occasion du 52e salon du Bourget, Elisabeth Borne, Ministre chargée des Transports, a déclaré : «Il s’agit d’une décision majeure pour l’avenir de l’industrie aéronautique européenne. Le X6 aura d’importantes retombées industrielles pour Airbus Helicopters et l’ensemble de sa chaine de fournisseurs, en Europe, mais également pour nos territoires notamment sur les sites de Marignane et Dugny».
Le X6 simplifiera l’accès aux plateformes en haute-mer, facilitera les missions de recherche, de sauvetage et les missions humanitaires, mais aussi celles de surveillance aux frontières.

Par ces avancées technologiques, ce nouvel hélicoptère donnera lieu à des innovations inédites dès la phase de conception. Airbus s’appuiera sur les talents industriels des quatre nations qui font sa force, et plus particulièrement sur les compétences des sites français et allemand de sa filiale hélicoptères.

Le projet X6 mobilisera un nombre important d’emplois hautement qualifiés en France et en Europe, au travers de l’ensemble de la chaine de fournisseurs. Il contribuera à augmenter significativement les dépenses de recherche et développement dans le secteur aéronautique, et dynamisera la croissance et le commerce extérieur de l’Union Européenne.


Adieu aux armes du général de division Christophe de GOUTTES

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Le général de division Christophe de GOUTTES, officier général de la zone de Défense et de sécurité sud-ouest par intérim, et commandant la zone Terre sud-ouest, fera ses adieux aux armes ce mercredi à Bordeaux.

Photo: le général de division Christophe de GOUTTES (au centre), ici le 14 juillet 2015 à Bordeaux, quitte une fonction centrale pour la zone de défense et de sécurité sud-ouest.

Le mercredi 21 juin 2017, à 11h30, dans les jardins de l’Hôtel de ville de Bordeaux, se tiendra la cérémonie d’adieu aux armes du général de division (GDI) Christophe de GOUTTES, Officier général de la zone de Défense et de sécurité sud-ouest (OGZDS-SO) et commandant de la zone Terre sud-ouest ; après 40 ans de service, le GDI de GOUTTES quittera cet été l’institution militaire.

Présidée par le général d’armée Jean-Pierre BOSSER, Chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), avec l’orchestration de la Musique des parachutistes de Toulouse, la cérémonie se déroulera en présence du drapeau et d’une délégation du 6e régiment du génie (6e RG – Anger), de l’Ecole nationale des sous-officiers de l’armée de Terre (ENSOA – St-Maixent-l’Ecole) et du 1er régiment d’infanterie de marine (1er RIMa – Angoulême ).

Nous souhaitons sur Pax Aquitania une très bonne continuation au général de Gouttes !


Dans la vidéo ci-dessous datée de mars 2017, le général de Gouttes vous parle des forces présentes en zone sud-ouest et des missions de ces dernières (notamment Sentinelle):




Ce vendredi 23 juin, c'est la journée nationale des blessés de l'Armée de terre

Le moteur M88 du Rafale pour le démonstrateur du drone FCAS

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Le programme FCAS franco-britannique avance. En effet, le choix du moteur aurait été fixé s'agissant du démonstrateur de drone de combat prévu pour 2025. Il s'agira d'un matériel bien connu, le M88, moteur du Rafale.

Illustration: le Future Combat Air System, c'est un drone de combat, mais plus globalement, un système complet incluant les chasseurs actuels comme le Rafale, et probablement les avions du futur - Vue d'artiste, Master Films.

Selon Aviation Week, qui cite des responsables du programme FCAS (Future Combat Air System) au salon du Bourget le France et le Royaume-Uni ont décidé de recourir au moteur M88 de Safran, le même qui équipe (x2) les Rafale de Dassault Aviation.

Un dérivé du moteur sera développé pour être utilisé sur les deux démonstrateurs de drone de combat. Ces derniers ne devraient comporter (tout comme leurs aïeux les prototypes NEURON et TARANIS, ou encore le X-47B américain) qu'un seul moteur. Entre un chasseur et un drone en effet, les exigences ne sont pas du tout les mêmes. Ce qu'on demande au drone, c'est d'être avant tout discret et endurant. Je schématise.

Les deux motoristes en charge sur le programme FCAS sont Safran et Rolls Royce. Il est convenu que ce couple conçoive à part égale un moteur pour le drone de combat. Il est cependant très vite apparu que le M88 comportait des facilités de conception permettant son adaptation rapide au projet.
Par ailleurs, le M88, qui permet une poussée de 7,5 tonnes, pourrait éventuellement à court ou moyen terme voir sa puissance augmenter jusqu'à 8 ou 9 tonnes de poussée. Chose qui bénéficierait en premier lieu vous le devinez... au Rafale. C'est même une demande qui fut émise par des clients export.

Le programme franco-britannique FCAS, initié par les accords de Lancaster House en 2010, en est aujourd'hui au stade de l'étude de faisabilité ("Phase 0"). Les deux pays se sont lancés dans un investissement de deux milliards d'euros pour développer ce drone de combat.
Attention, il ne faut pas le confondre avec le FCAS voulu par Airbus, dont nous parlions ici la semaine dernière, qui n'en est encore lui qu'au stade de concept.
Fin 2017, une nouvelle phase du programme débutera ("Phase 1"), et verra les nombreux acteurs du programme entamer la phase préliminaire de conception et de développement qui devrait durer entre trois et quatre ans.

Ce drone, qui sera normalement opérationnel d'ici 2030, sera la première pierre d'un système de combat aérien plus large qui intégrera au final (2040 ?) un nouvel avion de combat de sixième génération, espérons le européen.
A ceux qui se poseraient la question, cela n'interdit absolument pas le F-35, avion américain de 5ème génération qui a déjà un pied en Grande-Bretagne (et en Italie, aux Pays-Bas, et peut-être même bientôt en Pologne et en Espagne, voire en Allemagne !) d'intégrer le FCAS. Les britanniques ont pris en compte cette éventualité.

Et le drone, intéresse désormais de plus en plus la Marine Nationale, dont le Chef d'Etat Major, l'amiral Prazuck, vient d'annoncer ouvertement qu'il enviait les travaux de l'US Navy sur le X-47B, drone de combat capable d'apponter sur un porte-avions.  La Marine a d'ailleurs rejoint le programme FCAS en 2015.
On se rappellera aussi qu'à l'été 2016, le démonstrateur Neuron de Dassault avait mené des essais en mer, dans l'environnement du Charles de Gaulle. Pas de méprise attention, on parle ici d'essais en vol, le drone n'est pas conçu pour apponter ou même décoller du porte-avions français.

Lire sur le blog: Le drone de combat NEURON débute ses essais en mer


Le développement de ce drone enfin, permettra de travailler sur des domaines de pointe, comme l'intelligence artificielle, les radars, les liaisons de données... des domaines dont les retombées irrigueront le Rafale lui-même dans ses standards futurs, à commencer par le F4.


Et justement, encore un mot pour vous renvoyer vers le JDef du 21 juin qui fait la part belle aux nouvelles technologies:



Un reportage inédit sur la "naissance" d'un Rafale

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La robe singulière de ce Rafale indique sa destination: le Qatar, qui a acheté 24 appareils - Images France 3, 2017.

Je profite de cette semaine "post-Bourget" pour partager sur le blog ce document inédit consacré au Rafale, diffusé mercredi 21 juin sur France 3 Nouvelle Aquitaine dans "Enquête de région".
L'occasion rare de découvrir non seulement la phase d'assemblage à Mérignac, qui ne dure que 2 semaines par avion (avant des mois de tests), mais surtout de voir les conditions d'un vol d'essai sur un appareil "sorti d'usine". Une première me semble t-il.
Merci à France 3 et au journaliste Serge Guynier qui me donnent la possibilité de partager avec vous ce reportage. Bon visionnage !




Le GIGN remporte le challenge de tir embarqué du 4e RHFS

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L'édition 2017 du challenge de tir embarqué organisé chaque année par le 4ème Régiment d'hélicoptères des forces spéciales a été remporté par une équipe du GIGN.

Source photo: page Facebook du GIGN

Organisé par le 4ème RHFS sur le camp de Caylus dans le Tarn et Garonne, le "challenge interarmées d'appui feu tireur embarqué" (AFTE) a été remporté à la mi-juin pour une équipe de tireurs d'élite du GIGN. Les gendarmes ont utilisé une fusil de précision PGM Hecate II de calibre 12,7mm. Attention pas de lunette longue portée ici, mais un simple système de visée eotech ! 

La particularité du challenge AFTE est que les épreuves se déroulent depuis un hélicoptère Gazelle, équipé du système de bras articulé STRIKE (voir vidéo ci-dessous). Habituellement, les épreuves de ce challenge réservé aux unités d'élite comprennent des tirs en statique, en mouvement, de jour, de nuit, en ascensionnel, et en translation.  



Plusieurs unités participaient, à savoir le GIGN (Gendarmerie) donc, le 1er RPIMa (Terre), les commandos de marine de Montfort et de Penfentenyo, les commandos de l'air du CPA 10, et le RAID (Police).
A noter la présence d'étrangers, puisque deux équipes des forces spéciales espagnoles et américaines étaient également de la partie.

Ces dernières années, la première place de ce challenge du Commandement des Forces Spéciales Terre (CFST) était trustée par les commandos du 1er RPIMa. Le GIGN leur ravit le trophée, bravo à eux !


Le Commandement des Opérations Spéciales a 25 ans

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Forces spéciales françaises pendant la Guerre du Golfe en 1991

Le Commandement des Opérations Spéciales (COS) fêtait mardi 27 juin dans la cour d'honneur des Invalides à Paris les 25 ans de sa création. Entièrement refondées en 1992, les forces spéciales françaises sont aujourd'hui en pointe de l'engagement militaire du pays sur tous les théâtres.

Retour en 1991: une coalition internationale impressionnante se réunit derrière les USA afin de libérer le Koweït, envahi durant l'été 1990 par l'armée irakienne de Saddam Hussein. La France, à travers l'opération Daguet, envoie dans le Golfe un contingent assez important qui montrera toutes les limites de son format stratégique. Les forces spéciales notamment (1er RPIMa, 13e RDP), apparaissent disposer de moyens tout à fait sous-dimensionnés. 

Selon le colonel Rosier, qui commandait alors le 1er RPIMa de Bayonne, et pendant l'opération Daguet le 1er groupement commando parachutiste (1° GCP), un groupement de 120 hommes formé autour d'un noyau dur du 1er RPIMa complété de 6 équipes CRAP (1er RHP, 2e REP, 3e et 6e RPIMa, 35e RAP), « l'expérience a prouvé que les moyens n'étaient pas à la hauteur de l'intention, en termes de capacité, d'autonomie et d'homogénéité ; le groupement engagé dans le Golfe n'a pu remplir que des missions de circonstance... »
Face à la démonstration américaine, la France réalise l'étendue de son retard en matière d'action spéciale et de renseignement (y compris satellitaire).

La création du COS en 1992 en est une conséquence directe. Dès la fin du conflit, le grand chantier des forces spéciales françaises est lancé.
Le COS, ou commandement des opérations spéciales, est ainsi créé par l'arrêté du 24 juin 1992, qui précise ses missions: « planifier, coordonner et conduire les actions menées par les unités spécialement organisées, entraînées et équipées pour atteindre des objectifs militaires ou paramilitaires définis par le chef d'État-Major des armées. »

Bâti sur le modèle américain interarmées de l'USSOCOM, il n'a cessé de grandir et d'être choyé depuis, au fil de l'évolution des opérations contemporaines, dont l'Afghanistan a été un tournant à partir de 2001.
La France peut aujourd'hui se targuer d'être l'une des seules nations a disposer d'un tel outil de forces spéciales, probablement même le plus performant au monde après les USA (on n'oubliera pas de citer dans ce club les russes et surtout les britanniques). 

Le COS dans la BSS en 2017.

Ce 27 juin aux Invalides, le COS célébrait donc son quart de siècle. Jean-Marc Tanguy vous propose d'ailleurs sur son blog Le Mamouthun résumé des cérémonies qui ont vu de nombreux opérateurs être décorés.



Des Balkans à l'Afrique, en passant par l'action de l'Etat en mer où bien sûr aujourd'hui le Levant (Irak, Syrie), le COS est de tous les combats. En première ligne. Officiellement, ce sont plus de 25 grandes opérations qui ont été menées depuis 1992, dans presque autant de pays. Officieusement, on devine que ce nombre est autrement plus important.
Ses moyens en hommes et matériels sont en voie de renforcement, cela vous le savez si vous lisez régulièrement ce blog. Il devrait approcher à court terme les 4000 hommes.

Le COS attend des drones, des C-130 ravitailleurs (pour les hélicoptères Caracal), de nouveaux véhicules VLFS et PLFS, de nouvelles embarcations, des M134 sur ses vénérables Gazelle, etc... la liste est longue.
Dans ce cadre, des initiatives originales sont prises en France, comme c'est le cas avec le salon professionnel SOFINS, qui permet tous les deux ans à Bordeaux de rassembler la communauté des forces spéciales autour d'innovations dont les applications serviront au plus vite en mission.

Pour approfondir, je conseille la lecture du hors-série N°53 de la revue DSI, paru en avril dernier, qui revient notamment sur l'évolution du COS et son fonctionnement aujourd'hui.




5ème journée de l’Aviateur sur la BA 106

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Comme c'est désormais la tradition dans l'Armée de l'air, le dernier mercredi du mois de juin était pour la 5ème année l'occasion de célébrer la journée des aviateurs. Une belle cérémonie s'est tenue sur la BA 106 de Bordeaux Mérignac.

Photos ©P.Vadier/Armée de l'air

Afin de renforcer l’identité de ses personnels, l’Armée de l’air créait en juin 2013 la journée des aviateurs.
Et ceci à une date non choisie au hasard, le mercredi précédant le 2 juillet de chaque année, en l'honneur de la création de l'Armée de l'air le 2 juillet 1934 (les avions volaient dans l'armée depuis deux décennies).

Ce 28 juin à Bordeaux, comme sur bien d'autres bases aériennes, une cérémonie se tenait donc en hommage aux aviateurs.
Mention spéciale cette année, et sur cette base 106, pour les commandos parachutistes du CPA30 qui quittent officiellement l'enceinte.

Cette édition 2017 se caractérisait également par une prise d’armes suivie d’une rétrospective des 80 ans de la BA 106.




Au Bourget, la chaire « Défense & Aérospatial » réunit sa communauté

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L’équipe exécutive de la chaire « Défense et Aérospatial » était présente le 23 juin sur le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget, où elle a pu retrouver ses partenaires universitaires et industriels. Le but: fédérer la communauté  « CESDA ».

Photo: aux côtés du général Jean-Marc Laurent, Directeur exécutif de la Chaire, Lionel De La Sayette (Dassault Aviation), s'adresse aux auditeurs des trois promotions du CESDA.


Sur l’impulsion de la chaire, Sciences Po Bordeaux a développé en 2015 un nouveau cycle de formation continue : le CESDA (Cycle d’Etudes Supérieures Défense et Aérospatial).
Il vise à apporter, à des cadres supérieurs du secteur et à des officiers supérieurs des armées, une meilleure connaissance des questions de défense, notamment sur leurs dimensions politiques, stratégiques, opérationnelles, économiques et industrielles. Il s’appuie pour cela sur les interventions d’experts de très haut niveau (dirigeants industriels, universitaires experts, cadres militaires). Les participants sont également amenés à présenter un travail d’étude stratégique. La chaire a accompagné Sciences Po Bordeaux dans l’ingénierie initiale de formation et l’équipement de locaux adaptés.

Le haut niveau de cette formation, son modèle pédagogique et sa capacité d’adaptation lui ont permis de s’imposer progressivement comme un passage clé pour les hauts potentiels des secteurs civils et militaires de la défense. Outre la diffusion de la connaissance et le partage de l’expérience, elle contribue à fédérer toute une communauté d’acteurs de l’industrie aérospatiale et de la Défense autour d’un esprit commun. C’était justement le but de ce rendez-vous CESDA ALUMNI, réunissant les trois promotions d’auditeurs de la formation depuis son lancement (2015, 2016, et 2017). 

Initié par l’ensemble des industriels bénéficiaires de la formation, l’événement était accueilli au sein du chalet Dassault Aviation au Bourget. Les invités ont pu profiter de cet instant de partage pour approfondir les liens qui unissaient déjà l’ensemble de la communauté CESDA.

Cette belle communauté devrait de plus s'élargir à la rentrée. Mais ça, nous en reparlerons à la fin de l'été !

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La Chaire "Défense & Aérospatial" 
Les entreprises Dassault Aviation, Safran et Thales se sont associées en septembre 2014 à la Fondation Bordeaux Université pour créer, avec Sciences Po Bordeaux et l’université de Bordeaux, la chaire Défense & Aérospatial. 
D’une durée initiale de trois ans, cette chaire s’attache à développer une meilleure connaissance et compréhension globale du secteur de la défense et de l’aérospatial, aussi bien auprès des étudiants, des chercheurs, des professionnels civils et militaires du secteur ou du grand public. 
Elle souhaite développer une dynamique constructive, fédératrice et innovante de formation, de recherche et de diffusion des savoirs dans le secteur défense et aérospatial. Son caractère transdisciplinaire et sa logique collaborative, réunissant de nombreux professionnels, civils et militaires, de différents domaines, en font son originalité. 
La chaire contribue à positionner le site universitaire bordelais comme un acteur de premier plan dans la formation et la recherche sur le secteur « Défense et aérospatial », sur le plan national et international.


BONUS en images ! En vrac le drone MALE chinois, l'hélicoptère de combat turc TAI -129 ATAK, Thomas Pesquet, A400M et A380, le NH90 de l'Armée de terre, les Apache, Osprey et C-130 américains... et j'en passe (photos Pax Aquitania). 

Je fais l'impasse sur le F-35, le bougre se tenait un peu loin du public pour que mes images soient très nettes. On aura au moins vu la bête en France. Le moteur Pratt & Whitney F135 en a clairement dans le ventre (du moins si l'on se fie au nombre impressionnant de décibels générés), mais la démo du JSF laissait un goût amer tant cela semblait... poussif. A revoir dans quelques années, quand l'appareil sera mieux maîtrisé.

A Paris, le Rafale est resté le roi des cieux.



















La Belgique opte pour SCORPION, et pour le partenariat stratégique européen

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Le 22 juin (alors que se déroulait en parallèle le salon aéronautique et spatial du Bourget), le ministère belge de la Défense a annoncé son intention d’acquérir pour 1,1 milliards d'euros, 417 Véhicule blindé multi-rôles (VBMR) « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) « Jaguar ».
Il s'agit bien là des véhicules phares du programme SCORPION en France, attendus pour la modernisation de l'Armée de Terre. Ce choix belge va clairement dans le sens d'un partenariat stratégique avec la France, mais surtout européen. 

La Belgique, qui se lance progressivement dans les programmes de modernisation de ses armées (cf les avions de combat), remplacera ses blindés Dingo II et les Piranha III en 2025. A cette date, elle devra donc se faire livrer de nouveaux véhicules. Et on connaît désormais le vainqueur de ce programme « Camo » (capacité motorisée). Ce sont les VBMR Griffon et ERBC Jaguar, des véhicules français du grand programme de modernisation de l'Armée de terre - française toujours - que la Belgique commandera à respectivement 417 et 60 exemplaires, pour 1,1 milliard d’euros.

Le contrat sera prochainement passé entre les deux Etats, comme c'est désormais la norme.

Les Griffon et les Jaguar sont des véhicules blindés développés en France par Nexter Systems, Renault Trucks Defense et Thales. Ils viendront remplacer dans le cadre du programme Scorpion les vénérables VAB et ERC-90 Sagaie. 1 722 Griffon et 248 Jaguar sont prévus, et l'un des principales préoccupations françaises actuellement est d'ailleurs d'en précipiter l'entrée en service. 


Vue d'artiste du Griffon, ici en camouflage français Centre-Europe

Ce qui nous intéresse a priori sur ce blog, c'est bien sûr ce premier succès export pour ces blindés phares du programme SCORPION. Un contrat à 1,1 milliards d'euros dont le retombées se feront notamment ressentir dans les usines RTD de Limoges. Un premier succès export qui en appelle d'autres.

Mais surtout, on remarquera que dans son communiqué, le ministère belge de la Défense indique que « l’objectif est d’établir un partenariat fondé sur des véhicules de combat français et belges identiques. La Belgique et la France auront, entre autres, une organisation commune et la formation, l’entraînement et le soutien logistique seront organisés conjointement ».


Un jeu de billard à deux bandes ? Ou plus...

Alors comment l'interpréter ? Eh bien naturellement, et premièrement, cette potentielle interopérabilité est un grand appel du pied au projet relancé de défense européenne. Steven Vandeput, ministre belge de la Défense, y fait d'ailleurs référence à la suite de l'annonce: « Comme annoncé dans la vision stratégique, l’opérationnalité et l’efficacité des forces terrestres belges sont ainsi renforcées et, en même temps, la construction d’une défense plus européenne, de bas en haut. »
Après des décennies de stagnation, il semble que l'option choisie soit désormais le pragmatisme, à travers la participation à de grands programmes d'armement. De l'interopérabilité découlera naturellement l'engagement dans des opérations communes. C'est une idée qui par exemple, est déjà bien ancrée dans le domaine du transport tactique (EATC), ou bientôt avec les ravitailleurs MRTT (le "pool MMF", rejoint par l'Allemagne et la Norvège).

Encore faudra t-il que les grandes nations d'Europe s'accordent sur ces points, ce qui nous amènent aux enjeux économiques et industriels. Le nerf de la guerre.

Le blindé Jaguar, ici imaginé encore dans sa version française

Deuxièmement donc, comment ne pas penser à l'intérêt de l’entreprise belge CMI Défence pour le rachat de Renault Trucks Défense, officiellement mis en vente par l’actuel propriétaire Volvo Governmental Sales
Partie d'une position d'outsider face à un monstre du terrestre comme KNDS, la proposition belge a depuis gagné une certaine légitimité dans le milieu. Les dossiers de reprises ont été déposés fin juin, décision attendue tout prochainement.

Enfin, quelle influence sur la grande question qui anime la défense belge ? Quel sera le prochain chasseur de la Belgian Air Force. Une question qui n'est absolument pas prise à la légère, quand on sait que ce chasseur devra être apte à porter la bombe nucléaire de l'OTAN. 
Bruxelles remplacera ses F-16 à partir de 2023, et nous l'avons déjà évoqué ici, la crainte est pour les européens que le F-35 américain fasse tomber un nouveau domino sur le continent. Une défaite des Rafale, Typhoon et Gripen, tous en compétition, ferait très mal à cette ambition commune.

Alors, le renforcement du partenariat militaire franco-belge, et part la même du projet européen, ouvre t-il la voie au Rafale en Belgique ? D'autres vous répondront que l'interopérabilité de la puissance aérienne pourra être réalisée via le F-35, déjà choisi en Europe (et dans l'OTAN) par l'Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, et la Norvège (hors-UE cette dernière). L'Espagne et la Pologne devraient suivre, l'Allemagne s'est récemment déclarée "intéressée".

Sur ce dossier, Dassault est très actif à Bruxelles, où on attend une coopération économique non négligeable avec le futur partenaire.

La Belgique, une petite armée... dont les enjeux d’équipements semblent si décisifs pour l'Europe.


A Cognac, le drone Reaper réalise (enfin) son premier vol en France

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Le journaliste Jean-Marc Tanguy nous apprend sur son blog Le Mamouth que le drone MQ-9 Reaper de l'Armée de l'air basé à Cognac, au sein de l'escadron Belfort sur la BA 709, a enfin réalisé son premier vol dans le ciel français.

Photo: un Reaper français en vol au Sahel


Après des mois de retard pour diverses raisons administratives, et notamment un rendez vous manqué lors du meeting de Bordeaux le 14 mai (puis au salon du Bourget), le seul drone MQ-9 Reaper de l'armée de l'air basé en métropole a réalisé son premier vol ce mardi 4 juillet.

Le vol aurait duré 5h10 et s'est déroulé dans une zone aérienne au nord de Cognac. Sans encombres, tous les objectifs ont semble t-il été remplis.

Théoriquement, une cabine de pilotage au sol permet, via réseau satellitaire de qualité militaire, de contrôler un Reaper partout dans le monde, méthode employée par les américains. Pour ce premier vol, notre Reaper ne se sera éloigné que de quelques kilomètres.
S'il est tout à fait possible et envisagé de piloter les appareils basés en opérations extérieures depuis la métropole, la doctrine française se positionne pour le moment pour un déploiement systématique des cabines et des équipages sur le théâtre. L'idée bien sûr, éviter le syndrome du "métro-mission de guerre-dodo", qui touche de plein fouet l'US Air Force.



Ce drone MQ-9 (toujours non-armé, précisons le) est le sixième reçu par l'Armée de l'air française. Il est arrivé sur la base de Cognac début 2017, le 13 janvier si ma mémoire est bonne. 
Les cinq autres drones Reaper ont tous été directement perçus en opération extérieure, dans la BSS. Ils opèrent depuis la base de Niamey au Niger, et cumulaient déjà fin 2016 plus de 12 000 heures de vol, preuve de leur plein intérêt pour les missions de renseignement des armées françaises.
Six autres appareils arriveront en 2018 et 2019, portant la flotte à 12 Reaper. D'ici là, le projet de drone européen "MALE 2015" devrait être sur de bons rails.

Selon le même blog, un autre vol était prévu ce 5 juillet. Surtout, le Reaper devrait être en mesure de voler pour le 14 juillet.

PS: 5 juillet toujours, le Falcon 5X a volé à Mérignac ! C'est le dernier né de la gamme de business jets de Dassault Aviation.



La ville de Bordeaux rend hommage aux soldats de l'opération Sentinelle

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A l'approche du 14 juillet, et en ces temps de forte chaleur, le maire de Bordeaux Alain Juppé a tenu à inviter autour d'un rafraîchissement des militaires participant à Bordeaux à l'opération de sécurisation "Sentinelle". Une touche de reconnaissance bienvenue.

Source et photos: Cellule communication de la Zone de défense et de sécurité sud-ouest.

Ce jeudi 6 juillet à midi, ce sont une cinquantaine de militaires qui ont été reçu à l'Hotel de ville de Bordeaux par Alain Juppé, maire de la ville, Anne Rézillon, adjointe au maire en charge de la vie associative, et Virginie Calmels, première adjointe au maire en charge de l’économie de l’emploi et de la croissance durable.

Le maire de Bordeaux tenait à remercier les soldats qui patrouillent quotidiennement dans les rues de la métropole pour leur action. Ce fut l’occasion, avant tout, de leur transmettre « la profonde reconnaissance de la ville et de la population ».

Les militaires présents étaient originaires de l'Armée de terre et de l'Armée de l'air, indique l'Etat-Major de la zone de défense et de sécurité sud-ouest. 

Le lieutenant-colonel Floria Cordier (délégué militaire départemental adjoint de la Gironde, et responsable du déploiement de la Force Sentinelle dans le département) a témoigné au maire, l'immense fierté de ces militaires d'être reçus à l’Hôtel de ville. Aussi, il a précisé la complexité de cette opération, et mis en avant le professionnalisme de ces hommes et leur adaptabilité à travailler en étroite collaboration avec les forces de la sécurité intérieure. Il a par ailleurs remercié la Mairie de Bordeaux pour son soutien aux soldats et les opportunités qui sont offertes à ces militaires au niveau culturel et des loisirs: « Nous nous sentons soutenus par la population de Bordeaux qui nous témoigne un soutien sans faille » (LCL Floria Cordier).

L'opération Sentinelle emploie entre 7 et 10 000 soldats sur le Territoire National, selon le degrés de menace. La mission en elle-même est de plus en plus remise en cause sur le fond, tant elle mobilise des moyens considérables, humains surtout, pour des résultats que beaucoup qualifieront... d'incertains. Mais pour Alain Juppé, « il est utile de souligner l'importance de l'opération Sentinelle, dans ce monde dangereux et instable dans lequel nous évoluons »

En ces années délicates, il demeure cependant plus que jamais important de montrer que la société civile soutient ces femmes et ces hommes des armées. Le geste de la ville de Bordeaux est donc à saluer !






Programme du défilé du vendredi 14 juillet 2017 à Bordeaux

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Information à destination des bordelais. Comme l'an passé, le sobre défilé militaire du 14 juillet aura lieu quai des Chartrons en début de soirée, et non plus sur la place des Quinconces. La Frégate anti sous-marine Primauguet sera l'invitée spéciale de cette édition.

Défilé militaire Quai des Chartrons:
  • 18h30 : mise en place des troupes 
  • 19h30 : cérémonie
  • 20h20 : défilé militaire
  • 20h40 : saut de parachutistes du 13 RDP
  • 20h50 : aubade de la musique des forces aériennes

Plusieurs unités du bordelais seront présentes (+ pompiers, police, gendarmerie), avec notamment le défilé aérien d'Alpha jet de Cazaux. La frégate sera en principe à quai. Plus d'infos à ce sujet dans le courant de la semaine !


Le 14 juillet à Paris, le Reaper mènera sa première mission dans le ciel français

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Le drone MQ-9 Reaper débarque dans le ciel français, et compte bien s'y imposer. A peine une semaine après avoir volé pour la première fois à Cognac, il sera employé en conditions réelles sur le Territoire Nationale au dessus de Paris, ce 14 juillet.

Photo: le vol de certification du drone MQ-9 Reaper, début juillet, autour de sa base de Cognac.


Depuis son achat sur étagères aux USA, et son arrivée dans les forces aériennes françaises (6 exemplaires ont été reçus sur 12), c'est un véritable coup de foudre qui a eu lieu entre l'Armée de l'air et le drone MALE (moyenne altitude longue endurance) MQ-9 Reaper.
Le sujet était d'ailleurs au programme du point presse du Ministère des Armées cette semaine à Balard. L'Armée de l'air, qui exploite cinq Reaper depuis Niamey au Niger, a fait voler ses oiseaux pilotés à distance par trois équipages eux aussi basés au Niger - car un drone n'est pas "sans pilote" - durant 16 200 heures de vols exactement, au cours de 1100 missions depuis leur entrée en service en janvier 2014. 
Les appareils, pourtant en faible nombre, sont utilisés au maximum de leur potentiel, volant entre 16 et 19 heures par jour ! Au maximum de leur potentiel oui, en l'état, mais pas de leurs capacités, puisque l'Armée de l'air réclame des armes et des équipements de renseignement electro-magnétiques supplémentaires pour ses Reaper. Chose qui devrait arriver à moyen terme, n'en doutons pas, possiblement sur les six appareils de standard supérieur (block 5) encore à réceptionner et attendus pour 2019.

Mais c'est un autre débat que nous avons déjà abordé sur ce blog. Et que nous aborderons à nouveau.


Première mission de "sentinelle" en France

En attendant donc, les Reaper font de la surveillance, du renseignement, et plus aucune opération au sol n'est réalisée dans la BSS sans leur présence bienveillante. 

Mais prenons la direction de Paris, où se tiennent vendredi les cérémonies du 14 juillet, avec en guest star le président américain Donald Trump et la chancelière allemande Angela Merkel. La sécurité sera extrêmement renforcée dans, autour,et au dessus de la capitale, avec 11 000 membres des forces de sécurité déployés, et une couverture aérienne fournie par l'Armée de l'air, qui ne fera pas que défiler sur les Champs Elysées donc.

Son contre la montre administratif (qui aura quand même duré 6 mois) enfin terminé, ce sera l'occasion pour le seul des six Reaper basé en France, d'effectuer sa première véritable mission de surveillance. La première du genre pour un drone d'origine américaine sur le territoire national français. 

Le drone décollera et sera piloté depuis la base aérienne 709 de Cognac, probablement durant toute cette journée de fête nationale. Ce ne sont pas les heures de vol qui effraient le Reaper. Moins visible que la Patrouille de France ou les très attendus Thunderbirds de l'US Air Force, le Reaper aura droit en quelque sorte à un défilé parisien des plus discrets.

A noter que sur le même sujet, mais plus près du public, un système de détection et de neutralisation des drones malveillants sera mis en place, précise t-on à la Préfecture de police de Paris.


Remarque: fin de carrière pour les drones Harfang ?
Le contrat de soutien attaché à l'emploi des drones Harfang, prédécesseurs dans l'Armée de l'air du Reaper, ne sera pas renouvelé après son achèvement à l'été 2018. Cela semble bien signifier la fin de carrière opérationnelle entamée en 2008... sur le TN, à Lourdes pour la venue du Pape.



L'avion de combat européen unique est-il possible ?

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Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont annoncé jeudi 13 juillet leur volonté commune de lancer un programme d'avion de chasse commun. Une annonce surprise qui pose plusieurs questions sur la faisabilité d'un tel projet, pourtant si stratégique.

Ci-dessus Rafale et Typhoon côte à côte durant l'exercice franco/britannique Griffin Strike en 2016 - Photo Royal Air Force


A l’issue d’un Conseil des ministres franco-allemand très porté sur la défense, Paris et Berlin ont annoncé leur volonté de « développer un système de combat aérien européen » en commun afin de « remplacer leurs flottes actuelles d’avions de combat à long terme. » 
Une feuille de route est attendue pour mi-2018.
De plus, d'autres projets sont évoqués, comme les drones européens, l'évolution de l'hélicoptère Tigre, ou un missile Air/Sol.

Je vous laisse lire le très riche et engagé communiqué de presse publié par l'Elysée après ce conseil des ministres bilatéral: SUIVRE CE LIEN

Très bien, le futur de l'aviation européenne est donc en marche. Qui plus est avec les deux grandes puissances de l'Union Européenne. Cependant, le moins que l'on puisse dire, c'est que la route sera longue... et ce au regard de plusieurs éléments.


L'échec Eurofighter

Le 7 juillet, l'Autriche annonçait via son ministre de la Défense Hans Peter Doskozil qu'elle abandonnait le programme Eurofighter. En 2020, Elle retirera ses chasseurs Typhoon du service actif, trop chers à entretenir. Ils n'auront été en service que durant 13 petites années. Un véritable séisme qui nous rappelle les difficultés européennes à réaliser de grands programmes d'armement.

Problèmes capacitaires, surcoût à l'entretien, soupçons de fraudes de la part d'Airbus... l'affaire autrichienne est un véritable coup dur pour le programme Eurofighter.
Pour rappel (très brièvement), le Typhoon est né dans les années 80 d'une divergence européenne. Alors que les grands états évoquaient un avion commun pour le futur du continent, déjà, des différends stratégiques amenèrent la France à se lancer seule dans l'aventure du Rafale de Dassault Aviation, tandis que le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne se réunissait au sein du consortium Eurofigher, derrière Airbus et BAE (dans les grandes lignes). 

Durant un temps, le chasseur Typhoon, un intercepteur biréacteur, semblait même en position de force. Avec des commandes de l'Autriche, du sultanat d'Oman, du Koweït et de l'Arabie saoudite, la cible atteignait les 600 exemplaires. Le Rafale français lui, ne trouvait guère d'acquéreurs à l'export, et devenait même cible de critiques faciles en son pays.

La réalité des opérations contemporaines a semble t-il changé la donne. Le Rafale, conçu comme polyvalent (omnirôle est le terme précis employé), évolutif, et navalisé, remplit aujourd'hui toutes ses missions au sein de forces françaises, il est vrai engagées comme rarement sur les théâtres extérieurs. Cet argument du "combat proven" joue désormais pour lui à l'export, où les contrats sont enfin tombés en 2015 et 2016, avec de belles perspectives dans les années à venir.
En comparaison, et outre ses problèmes récurrents en matière de MCO, le Typhoon européen pêche par son manque de polyvalence. Il n'est pas présent sur les théâtres actuels, et a par exemple eu besoin du guidage laser des vénérables Tornado pour que la Royal Air Force britannique puisse - enfin - lui faire larguer ses premières bombes Paveway en Libye en 2011. A cela s'ajoute des problèmes récurrents de gouvernance au sein du programme Eurofighter, ou chaque pays joue sa partition dans les négociations de vente.

Bref... la vie commerciale du Typhoon s'est peut-être éteinte avec le fiasco autrichien. L'Autriche pourrait d'ailleurs combler ce trou capacitaire des années 2020 (et en attendant le lancement d'un programme d'avenir) en prenant des avions en leasing, ces derniers probablement américains bien sûr, F-16 ou F-18. Ce qui nous pose la question de la prédominance aéronautique des USA en Europe.


Le F-35 chez lui en Europe

Le JSF F-35 est-il déjà en terrain conquis en Europe ? Il semble que oui. Déjà choisi par la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Italie... il pourrait encore s'imposer en Pologne (et autres pays d'Europe de l'est), Espagne, voire Belgique ou même Allemagne, qui vient de se faire présenter l'appareil.
Outre sa tendance à siphonner les comptes des pays ayant participé au programme, le chasseur furtif américain, qui montre pour l'instant de sérieuses limites techniques, présente un risque du point de vue français par l'environnement de combat qu'il génère. Régnant bientôt en maître au sein de l'OTAN, son système de liaison ultra moderne - faisant office de C2 - pourrait par exemple laisser notre armée de l'air sur le palier du "club F-35" lors d'un exercice, ou pire, d'une opération.

Le premier F-35 sorti de sa ligne d'assemblage... italienne ! Le JSF est bien implanté dans l'industrie européenne.

Mais le F-35 a comme défaut impardonnable son manque criant de polyvalence, reconnu par l'US Air Force elle-même, pour qui l'avion est trop vulnérable en milieu permissif, et nécessite donc une escorte d'intercepteurs de métier.
Fatalement, un pays ne peut donc pas miser seulement sur le F-35. En Allemagne ou au Royaume-Uni, on table donc sur l'emploi de deux avions: pour vulgariser, un bombardier monoréacteur comme le F-35, et un intercepteur bi-réacteur comme actuellement le Typhoon dans ces deux armées.

Le F-35 commence à peine sa vie opérationnelle, et il est là pour longtemps, c'est un fait. Il faudra faire avec.
Mais justement, le F-35 existe, et l'avion de combat européen n'est pas attendu avant 2040. Il faut donc voir plus loin que cette 5ème génération d'appareils, et penser dès aujourd'hui la sixième génération.


Penser à long terme

Qu'on ne s'y trompe pas, les Rafale, Typhoon (et Gripen) voleront encore quelques décennies, probablement jusqu'en 2050 pour les acquéreurs les plus récents.
Cependant, les grandes nations européennes sont bien conscientes qu'il est l'heure de penser au futur et  relancer de grands programmes innovants. Celui d'un avion de chasse en fait naturellement partie.

Sur ce point, la 5ème génération d'appareils, aujourd'hui représentée par le JSF F-35 américain, est une étape qui sera semble-t-il sautée par les industriels en Europe. Seuls les russes et chinois (voire éventuellement des projets sud-coréens ou turcs) suivent les américains sur cette voie.
Non, il faut plutôt regarder du côté de la "6ème génération" d'appareils pour trouver les bribes de ce que pourrait être l'avion européen de demain. Un chasseur conçu pour le combat de haute intensité en milieu très permissif. Furtif donc, volant haut et loin, intégrant des systèmes de liaisons de données haute performance. Une IA et un fort degré d'autonomie leur seront nécessaires afin de traiter ces masses de "data" et décharger le pilote de certaines tâches. Imaginons les aussi équipés d'armes à énergie dirigée, comme des lasers offensifs capables de neutraliser un missile ou un drone. 
Tout cela reste encore à cerner et définir, mais aux USA, les géants comme Lockheed Martin ou Boeing sont déjà au travail.


Concept de chasseur de 6ème génération chez Airbus Group

Le projet allemand que la France semble avoir rejoint hier n'est pas sorti de nulle part. Airbus avait annoncé son intention de développer un avion de combat européen de nouvelle génération. Le programme en question est le FCAS (Future Combat Air System) allemand, un système qui intégrera des drones, des avions de combat, des satellites et des avions de commandement et de contrôle (C2) de nouvelle génération. Le tout sera "uni" grâce à un très haut niveau de liaison de données. Ce système remplacera en Allemagne à la fois l'Eurofighter Typhoon et le Tornado. L'Espagne se serait jointe au projet, et Airbus aimerait pouvoir compter sur la France.

Lire sur le blog: Airbus veut un chasseur européen, et en appelle à la France


Or, français et britanniques ont déjà posé la première pierre de leur FCAS avec le traité de Lancaster House en 2010.


Quid du FCAS franco-britannique ?

FCAS: un drone de combat en vol avec le Rafale - Vue d'artiste, Master Films.

Le programme franco-britannique FCAS en est aujourd'hui au stade de l'étude de faisabilité ("Phase 0"). Les deux pays se sont lancés dans un investissement de deux milliards d'euros pour développer ce drone de combat furtif.
Fin 2017, une nouvelle phase du programme débutera ("Phase 1"), et verra les nombreux acteurs du programme entamer la phase préliminaire de conception et de développement qui devrait durer entre trois et quatre ans.
Ce drone, qui sera normalement opérationnel d'ici 2030 et côtoiera donc le Rafale ou le Typhoon, sera la première pierre d'un système de combat aérien plus large qui intégrera au final un nouvel avion de combat de sixième génération, dont les maîtres d'oeuvre seraient Dassault Aviation et BAE.

Via les drones, les industriels européens expérimentent la furtivité et les systèmes de liaison de données, ou encore l'intégration dans un milieu particulier, comme un groupe aéronaval, ce que la France a réalisé à l'été 2016 avec le démonstrateur Neuron. Vous l'aurez donc compris, avant même l'intérêt tactique ou stratégique, ce travail permet à des groupes comme Dassault Aviation d'apprendre et d’expérimenter sur ce que sera le système arien du futur.

Deux démonstrateurs de drone sont prévus pour 2025. Et pour le moment, le FCAS version Airbus ne précise rien sur un drone de combat. Tout cela n'est qu'à l'état de concept.
S'il fallait aujourd'hui miser sur un programme donc, la solution franco-britannique serait la plus sérieuse. Brexit ou pas brexit, Europe de la défense intégrée ou non. Cela tout simplement car les deux pays ont une volonté et une culture opérationnelle très forte (et de très haut niveau, cf l'exercice Trilateral avec les USA), que le projet est financé à ce stade, et que le cahier des charges apparaît comme suffisamment clair.

Oui mais... La France a bel et bien annoncé qu'elle se lançait dans le projet allemand. Ce point devra très vite être clarifié, auprès des britanniques notamment. L'idéal, vous pensez bien, ce serait bien sûr que ces trois grandes puissances s'allient ensemble, le reste de l'Europe prenant ensuite le train en marche.
A ce jour, cela relève de l'utopie.


L'obstacle ultime et presque infranchissable, définir une stratégique commune

D'un vrai projet politique dépendra le sort du système de combat aérien européen de demain. Sur le plan industriel, il y aura des perdants. Quel maître d'oeuvre ? Airbus et Dassault jouent ils chez nous avec les mêmes cartes ? L'avionneur européen joue celle du FCAS allemand avec appel du pied à la France (accompagné de menaces post-brexit), quand Dassault avait misé sur le FCAS lancé avec les britanniques.

Comme d'habitude donc, et c'est bien entendu à regretter, rien n'est clair. Comment mettre, de plus, tout le monde d'accord sur un avion type ? La France aura par exemple besoin à l'horizon 2040 d'un appareil, probablement biréacteur, capable d'apporter le feu nucléaire en territoire ennemi. Un récent rapport sénatorial met d'ailleurs l'accent sur le fait que des ruptures technologiques pourront influer à moyen terme sur notre dissuasion. La renforcer, ou la compromettre.
Autre exemple, la Marine Nationale et la Royal Navy utilisent des portes-avions, mais nous catapultons les appareils (système CATOBAR) quand les anglais ont opté pour des ponts STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) adaptés au décollage vertical du F-35B.
En Allemagne, pas de porte-avions. Et des Tornado qui quittent le service dès 2025.

Trouver la bonne formule demandera de profonds travaux entre alliés, et du temps.

Passé ces considérations tactiques, en espérant ne pas se retrouver avec une quinzaine de versions de l'appareil comme pour le NH90, il faudra savoir quoi faire de cet avion. Une question difficile, car encore faudrait-il connaitre la doctrine qui animera la politique étrangère des pays européens dans 30 ans. On peut néanmoins espérer que de nombreuses choses auront été clarifiées, tant la situation actuelle du monde rappelle à l'Europe qu'elle doit avant tout compter sur... son unité.

L'autre soucis que pourrait causer la conception d'un programme européen, c'est bien évidemment une mauvaise organisation industrielle et... commerciale.
On connait par exemple les difficultés du programme A400M, formidable projet miné par des défauts d'industrialisation. Qui automatiquement se traduisent en divergences économiques ou politiques.

Le Gripen E, lors de son premier vol le 15 juin 2017 - Photo Saab

Autre exemple marquant: le Gripen du suédois Saab, dont la dernière version, le Gripen E, vient de réaliser son premier vol en juin, a été retiré par son constructeur de l'appel d'offres paru en Belgique s'agissant de l'avion qui remplacera les F-16 de la force aérienne belge en 2023.
Motif: le partenariat souhaité par le gouvernement belge exigerait de la Suède "une politique étrangère et un mandat politique suédois qui n'existent pas aujourd'hui (...) Dès lors, la Suède et FMV (la DGA locale) ont décidé de ne pas soumettre de réponse à l'appel d'offres lancé par la Belgique".

Traduction: la politique étrangère suédoise, très restrictive en matière de vente d'armes, empêche l'avion d'être vendu à la Belgique (un pays pourtant tout à fait démocratique), qui on le comprend, semble demander des garanties de souveraineté quant à l'emploi de l'appareil. Une requête tout à fait légitime en l’occurrence.
Comment alors ne pas imaginer toutes les problématiques qui pourraient intervenir durant les différentes phases de soutien à l'export d'un appareil européen. L'Allemagne, on le sait, n'a pas la même politique en la matière que la France. La même question se posera pour les blindés franco-allemand du futur qui naîtront de la fusion Nexter/KMW.


Conclusion: derrière ces effets d'annonce, ces projets "FCAS" posent donc aujourd'hui tant de questions que le programme d'avion de combat européen de demain relève véritablement du défi. Un immense défi même, qu'il s'agira de relever, tant la conception d'un tel appareil est de toute manière inimaginable en solitaire.


Le général Rondel est le nouveau Commandant des Forces Aériennes

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La semaine dernière, le général Jean Rondel a officiellement été nommé à tête du Commandement des forces aériennes (CFA), basé à Mérignac. Il devient par la même officier général en charge de la zone de défense et de sécurité sud-ouest.

Par décret du 12 juillet 2017:




Le général Jean Rondel, 54 ans, est né à Angers. Ancien pilote de Mirage F1CR et de Mirage 2000D, il a commandé la base de Metz et a été sous-chef « activité » de l’état-major de l’ Armée de l'air.

Le général Richard Reboul, ancien commandant en second du CFA, aurait pu hériter du poste, s'il ne faisait pas l'objet d'une enquête de commandement sur une supposée utilisation à des fins personnelles d'Alphajet et de TBM 700. Ce dernier a été nommé le 7 juillet au poste de chargé de mission auprès du chef d'état-major de l'armée de l'air. 

Le CFA, basé sur la BA 106 de Bordeaux/Mérignac, est l'un des trois grands commandements de l'Armée de l'air. L'action des forces aériennes est caractérisée par les fonctions de préparation, d'opérations et de soutien mais également par une fonction transverse : la gestion des ressources humaines.

En parallèle, en tant qu'officier général de la zone de défense (OGZDSO), il est le représentant du ministère de la Défense dans la région Nouvelle Aquitaine (même zone géographique). A ce titre, il est l’interlocuteur principal des autorités civiles et militaires en ce qui concerne l’emploi et le rayonnement des armées. Il est le conseiller militaire du préfet de zone. 
C'est lui qui, par exemple, coordonne avec son état-major l’emploi des moyens militaires et assure le commandement des troupes lors de la mise en œuvre des mesures de défense opérationnelle du territoire telle que l’opération Sentinelle.

Le général Rondel succède à ces deux postes au général Soulet, qui nous a quittés en mai dernier.


Mérignac, capitale aéronautique, ne craint pas la LGV

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La commune de Mérignac présentait début juillet son bilan économique du 1er semestre 2017. Alain Anziani, Maire de Mérignac, Marie Récalde, adjointe déléguée à l’éducation et à l’innovation, Jean-Marc Guillembet, adjoint délégué aux finances et au développement économique ont tenu à confirmer que malgré l'arrivée du TGV Bordeaux-Paris en 2h04, la capitale aéronautique girondine gardait toutes ses ambitions.

Illustration: une publicité pour la ligne grande vitesse de la SNCF, avec un Rafale en fond. Mais si, rappelez vous !


Évacuons d'emblée le sujet LGV. Si certains, enfin surtout Air France, pouvaient craindre un recentrage de l'activité économique sur le centre de Bordeaux, il n'en est rien, Mérignac bénéficie également de l’effet LGV.
L’aéroport de Bodeaux/Mérignac a enregistré un hausse de la fréquentation de 8,5% au premier semestre (l'international aide bien aussi) et compte même investir 25 à 30 millions d’euros sur fonds propres pour construire un nouveau terminal qui fera la jonction entre les terminaux A et B. Air France maintient l’intégralité de ses lignes, à savoir 248 vols par semaine (36 par jour) au départ de Bordeaux, dont 20 vols quotidiens vers Paris.


Le secteur aéronautique continue de planer

L'événement de l'année 2016 fut bien sûr l'ouverture du campus Thales et ses 2600 personnels, qui fait désormais face aux usines d'assemblage de Dassault Aviation. Les deux entreprises s'affirment comme les premier et troisième employeurs de la ville avec  4000 emplois, soit près de 10% de l’emploi privé et un tiers de l’emploi aéronautique.
Chez Dassault Aviation, la tendance est forte, notamment de par la volonté du PDG Eric Trappier, de rapprocher les cadres de la production. On s'attend donc à voir débarquer certains (si ce n'est pas la grande majorité) des bureaux d'études parisiens.

Et ce n'est pas tout, l'Aéroparc accueillera en 2019 le cluster Bordeaux Technowest dans nouveau building de 10 000 m².
En 2020, c'est une extension de l'aérocampus de Latresnes qui devrait s'installer sur la commune sur près de 40 000 m².  Centre de formation, espace consacré à la culture aéronautique avec des expositions des collections du conservatoire de l'air et de l'espace (enfin, croisons les doigts !), services d'hôtellerie et restauration. Une étude de faisabilité est actuellement en cours et le conseil municipal de Mérignac a récemment voté la participation de la ville à hauteur de 25 000 euros à son financement.


Le Ministère de la défense des Armées, premier employeur tout secteur confondu

Le Ministère de la défense, pardon des Armées, demeure le premier employeur à Mérignac avec plus de 3 000 civils et militaires.

Avec la principale implantation de la SIMMAD sur la BA106 depuis 2011 (et le CFA depuis 2013), la commune est devenu le centre de référence de la maintenance aéronautique militaire. Les élus rappellent qu'avec un budget de 2 milliards d’euros, la SIMMAD est le 4ème acheteur national.

Pour les industriels du secteur, client des armées françaises, s'installer sur l'aéroparc est donc logiquement une obligation. Les succès à l'export devraient renforcer cette tendance, et non la fragiliser, comme certains le redoutent (dès qu'ils entendent le terme "offset".)

En bref, l'agglomération bordelaise peut profiter sereinement de son "rapprochement géographique "avec la capitale, tout en assurant une avenir radieux à son pôle aéronautique de défense.

Un dernier mot: on regrettera cependant que la commune, et l'ensemble de la 6ème circonscription, ne soit plus représentée en Commission Défense à l'Assemblée Nationale, surtout maintenant que le budget, et notamment celui des équipements, est au coeur d'un débat plus que houleux...


Circulez, il n'y a rien à voir. Résumé d'une folle semaine dans la Défense

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La Défense Nationale vient de vivre l'une de ses plus folles semaines sous la Vème République, dont le point d'orgue aura été la démission du Chef d'Etat Major des Armées, le général Pierre de Villiers. Retour sur une séquence qui aura déchaîné les passions, et pas de la manière la plus constructive malheureusement...

A l'image: jeudi 20 juillet à Istres, Emmanuel Macron (en tenue), le général Lecointre (au centre) nouveau CEMA, et la Ministre Florence Parly.
Tentons également d'égayer ce post avec quelques caricatures parues dans la presse ces jours-ci. Pour le coup, le sujet des équipements revient comme un véritable marronnier.


Ce billet de vulgarisation dont le but est de résumer les événements des dix derniers jours, sera ponctué de quelques liens. En effet, il y a beaucoup à lire (et à dire) parmi les nombreuses publications qui ont fleuri sur les blogs et dans la presse.


Après la lune de miel, déjà le divorce ? Revenons il y a dix jours donc. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes Publics, lance l'offensive. Ça va mal du côté du déficit public et 7 milliards doivent être économisés cette année pour rester sous le seuil des 3%. 7 milliards... dont 850 millions que l'on demande à la défense. La facture la plus salée est pour le Ministère des Armées, qui de surcroît est sous la menace d'un gel de 1,9 milliards d'euros.
Ces millions correspondent au surcoût des OPEX (normalement budgétées à hauteur de 450 millions) et devaient logiquement être assumées en interministériel.

Comme d’habitude dira-t-on, Bercy s'en prend aux armées. Et comme d'habitude, la communauté de la défense se mobilise dans les médias. On sent cependant que cette fois, le ton est plus vif comme en témoigne ce billet du colonel Goya "Merci Bercy", ou cet article pour le moins agressif paru sur Atlantico. Extrait: "Faut-il supprimer Bercy? Question, donc: Bercy joue-t-elle le rôle de la cinquième colonne, abaissant systématiquement les moyens de la Défense pour affaiblir le pays dans la perspective d'un conflit? Au vu des arbitrages rendus depuis plusieurs années, la question mérite d'être posée."

Il faut dire, peut-être, que personne ne s'attendait à ce qu'après des attentats si meurtriers sur le sol français, et des engagements opérationnels intenses de nos armées, la question budgétaire revienne sur la table. Rappelez vous, la dernière fois c'était en 2013, quand fut braqué face aux exigences de Bercy (et son fameux "plan Z") l'argument du "déclassement stratégique" qui nous menaçait. Jean-Yves Le Drian avait alors su obtenir en sa faveur l'arbitrage de François Hollande, président martial.

A ce stade, Gérald Darmanin devient l'ennemi public numéro 1 mais on se rassure en attendant l'arbitrage présidentiel qui pourrait tomber pile pour le 14 juillet. Quoi de plus propice ?


Le 13 juillet, le CEMA Pierre de Villiers, en poste depuis 2014, est auditionné par la - nouvelle - commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée Nationale, toute fraîchement constituée. C'est là que la crise va prendre un nouveau tournant.

Personne n'a pu passer à côté de LA petite phrase: "Je ne me ferai pas b..... par Bercy !". On comprend bien l'humeur du CEMA, qui doit déjà faire face à des problème structurels profonds. A partir de là les choses vont s'enchaîner, et pas dans le bon sens.

Le Président de la République est alors occupé à recevoir Angela Merkel (avec qui il parle défense européenne et annonce des travaux sur un avion de combat du futur), puis surtout Donald Trump, invité d'honneur du défilé du 14 juillet.

Tout cela mobilise l'attention des médias, et dans la communauté défense, on attend impatiemment  la traditionnelle réception du soir à l'hôtel de Brienne, où Emmanuel Macron tiendra un discours aux armées.
Mauvaise surprise, alors qu'on était habitué à un François Hollande arbitrant systématiquement en faveur des militaires, Emmanuel "Jupiter" Macron n'apprécie guère le ton du Chef d'Etat Major des Armées, et le fait savoir. Sèchement, devant audience:"Il ne m’a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le budget de la Défense. Je considère, pour ma part, qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression et de nul commentaire".



Le ton est dur, voire même inélégant. Le Président de la République, qui avait réalisé un sans faute auprès des militaires depuis son investiture, se pose là en véritable paratonnerre de son ministre des comptes publics (une pratique managériale n'est ce pas ?). Dans la communauté défense, c'est la fronde. Le Président a manqué de respect au CEMA devant ses hommes, on parle d'autoritarisme. 

Le défilé se passe comme prévu, Donald Trump est lui ravi.

Le soir même, et c'est peut-être là selon moi que tout bascule vraiment, le général de Villiers publie une lettre ouverte sur Facebook (une habitude chez lui), qu'il conclut de la sorte: « Parce que la confiance expose, il faut de la lucidité. Méfiez-vous de la confiance aveugle; qu’on vous l’accorde ou que vous l’accordiez. Elle est marquée du sceau de la facilité », écrit ainsi le général de Villiers.
Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi, la confiance est une vertu vivante (...). Elle doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contrainte. »


Subtilité bonjour ! D'autant plus que dans la foulée, le devoir de réserve (nous allons y revenir) va largement être mis à mal, notamment par le biais des community managers de l'EMA ou en régiment. Tout le week-end, des posts comme celui-ci sur Twitter (ci-dessous) vont fleurir sur les réseaux. Ici, une référence directe au Président, hélitreuillé quelques jours plus tôt par la Marine sur un SNLE.


Ma question est la suivante: était-ce bien nécessaire ? Car si ce "buzz" reste encore cantonné à la communauté défense, qui comprend tout de même militaires, industriels, presse spécialisée et diverses blogueurs ou experts de plateau TV, le débat est ultra passionné, et l'incendie attisé.

Où est le mal me direz-vous ? Il est bien normal de défendre l'institution, les intérêts de la Défense National au sens large. J'en suis le premier convaincu. Cependant, on a à ce stade perdu de vue le débat de fond.

La démission du CEMA mercredi finira d'attirer l'attention, des élus notamment. La majorité chez ces derniers se rangera derrière le général de Villiers, y compris au sein d'un parti LREM qui cherche encore ses marques. C'est bien la première crise du mandat d'Emmanuel Macron.

La fronde est plus alors passionnée que jamais, ce qui n'est jamais bon.

La ministre Florence Parly va par exemple en prendre pour son grade, avec des interpellations sur son utilité, et remarque parfois sexistes bien mal placées... Celle-ci doit alors se demander dans quel pétrin elle a bien pu mettre les pieds. L'héritage de Jean-Yves Le Drian paraît bien difficile à assumer.

D'autre part des critiques seront notamment adressées aux industriels, coupables selon certains de ponctionner des fonds qui pourraient revenir aux militaires sur le terrain. Un non sens bien sûr, tant les matériels font partie intégrante des missions des armées. La BITD française contribue avant tout à l'exercice de la souveraineté, le commerce des armements, l'export, arrivent en complément.

Et les citoyens français ? Qu'en pensent-ils ? Forte de ses 80% de soutien chez les français, l'armée peut-elle compter sur l'opinion publique pour la défendre face à l'exécutif ? Rien n'est moins sûr, de rapides enquêtes démontrent que dès qu'il s'agit de budget, les corporatismes refont surface. Des milliards pour la défense ? Et pourquoi pas pour l'Education, la justice, les hôpitaux ? Les militaires ne peuvent descendre dans la rue, et au cœur de l'été, personne ne semble prêt à le faire en leur nom.


Bien heureusement, quelque uns vont s'évertuer à tenter de ramener les questions de fond en première ligne. Lire par exemple ces excellents papiers sur les blogs Mars Attaque et Guerre et Influences. On y rappelle notamment que la question du budget doit fondamentalement tourner autour de l'adéquation entre les moyens et la mission, ou encore que la sortie de général de Villiers est intelligente en ce qu'elle pose le CEMA en martyr, et va attirer l’œil de médias sur ces questions de fond justement, au prix de son sacrifice.

Aussi, est posée la problématique du devoir de réserve, par Jean Marc Tanguy sur Le Mamouth, ou chez mon camarade du Fauteuil de Colbert. Parler en commission parlementaire, comme l'a fait le CEMA est-il encore possible ? Une vraie question.
Je ne peux toutefois m'empêcher de penser que de nos jours, tout est amené a fuiter. Ce sont des élus qui ont retranscrit dans la presse et sur les réseaux sociaux la fameuse tirade du CEMA en commission de la défense. Celui-ci ne pouvait décemment pas ignorer que ses propos ne resteraient pas entre les murs de l'Assemblée. Il y a durant cette folle semaine un véritable exercice de communication de sa part.

Mais avec Emmanuel Macron versus Pierre de Villiers, nous sommes bien là devant une crise de gouvernance, dont les ressorts nous amènent à repenser les relations sous la Vème République


La crise arrive donc à son paroxysme mercredi 19 juillet, avec, comme on pouvait le redouter, la démission du général de Villiers. Cela est fort dommageable, c'est un précieux commandant qui s'en va. Il quittera le "balargone" entouré d'une inédite et impressionnante haie d'honneur.
Arrivé à la limite d'âge de sa fonction, il avait été prolongé d'un an dès l'arrivée d'Emmanuel Macron. Il s'agit aujourd'hui de se demander s'il n'aurait pas directement fallu nommer son successeur au mois de mai, question de cohérence.

Pour le remplacer, l'Elysée, qui avait anticipé, nomme le général François Lecointre au poste de CEMA, un terrien à la carrière brillante. Les armées étant ce qu'elles sont, c'est à dire loyales, nul doute que ce dernier bénéficiera de toute l'adhésion qu'il mérite. Bonne chance et bon courage au général Lecointre.

Je passe sur l'épisode "Vélo Club", où durant sa visite sur le Tour de France, Emmanuel Macron énonce qu'il ne revient pas au CEMA - mais à la ministre - de défendre le budget. C'est à débattre.


Epilogue: en déplacement sur la base aérienne 125 d'Istres, centre important des Forces Aériennes Stratégiques), Emmanuel Macron part jeudi 20 juillet en opération reconquête accompagné de la Ministre et du nouveau CEMA. L'ambiance est bonne et il y rappelle les mêmes engagements que la semaine passée: un budget 2018 augmenté à 34,2 milliards d'euros, en appuyant bien cette fois sur le fait que le MinArm sera le seul ministère dont le budget augmentera. Il s'engage à porter le budget de la défense à 2% du PIB en 2025.
Pour les médias, pour le grand public, la crise se termine ici, et on va par exemple pouvoir se concentrer sur des choses sérieuses, comme le transfert de Neymar. Dans les armées en revanche, surtout chez les officiers, la cicatrisation demandera plus de temps. Mais nous parlons de professionnels dévoués.

Pédagogie toujours, le Ministère publie également ce jour une explication de évolutions budgétaires.



(MAJ) Scène post-générique: ce matin, vendredi 21 juillet, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, charge une dernière fois le CEMA de Villiers, le qualifiant de "poète revendicatif'. Là encore, était-ce bien nécessaire...


Enfin équipées de leur M134, les Gazelle des forces spéciales crachent le feu

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Le GAMSTAT (Groupement Aéromobilité de la Section Technique de l’Armée de Terre) nous livre enfin des images photos et vidéos des M134 de sabord montés sur les hélicoptères Gazelle du 4ème régiment d'hélicoptère des forces spéciales.

Pour rappel, nous en avons parlé quelques fois sur le blog, les bonnes vieilles Gazelle françaises vont grandement gagner en puissance de feu avec l'installation de mitrailleuses M134 de sabord. La charge d'assurer le tir revient au troisième membre d'équipage. Cinq kits ont été commandés.

Comme vous le savez sûrement, l'intérêt de la M134 "vulcain" ou "minigun" est son impressionnante cadence de tir de 1500 coups par minutes. Cela change des traditionnels tireurs d'élite embarqués, ce n'est pas tout à fait le même usage.

Aussi sur le blog: Le GIGN remporte le challenge de tir embarqué du 4e RHFS



Côté opérations, la capacité "M134" sera validée sous peu, "dans le cours de l'année".

La phase suivante prévoit l'installation d'une M134 axiale sur les Gazelles des RHC (Régiment d'Hélicoptères de Combat) de l'ALAT
Il aura fallu près de 10 ans pour que cette innovation se concrétise. Espérons que le prochain HILarrivera dans les forces directement dotés d'armements lourds.








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