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JR. Drahi/Armée de Terre |
Auditionné par la Commission Défense et Forces Armées de l'Assemblée Nationale, le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre, le général Bosser, a mis l'accent sur les hélicoptères de l'ALAT. Il a notamment pointé du doigt les gros soucis de disponibilité des matériels.
Ce n'est pas nouveau, date du siècle dernier, et cela est même de plus en plus important étant donné la nature des conflits dans lesquels nous nous engageons: l'aéromobilité est l'une des clés de voûte des opérations militaires d'aujourd'hui, et des opérations spéciales en particulier.
Jamais les hélicoptères de l'Armée de Terre n'ont été aussi sollicités. Sur un contrat opérationnel initial de 42 machines, c'est en réalité jusqu'à 66 appareils qui ont été utilisés simultanément en missions, dont 43 en OPEX, principalement sur Barkhane (Sahel) et Sangaris (RCA).
C'est d'ailleurs pourquoi les hélicoptères font l'objet d'un regard particulier dans le nouveau contrat opérationnel de l'Armée de Terre, et que l'actualisation de la LPM va notamment permettre d'acquérir 7 Tigre et 6 NH90 supplémentaires.
Ceci dit, derrière ces belles intentions, le cadre aujourd'hui n'est pas tout à fait idyllique. Et c'est le CEMAT lui même qui l'a rappelé: « Nous avons dû faire face à un ralentissement des chaînes industrielles, notamment autour du Cougar rénové, les durées d’intervention passant du simple au double ».
Le taux de disponibilité des Cougar est en chute libre, 14,5% en 2014 seulement ! Et c'est en raison de ces ennuis sur Cougar que l'armée est obligée d'avoir recours à un prestataire privé concernant l’entraînement des équipages palois des 5e RHC et 4e RHFS, sur un hélicoptère civil de type Super Puma As332 de la société Hélicoptères de France.
De plus, « des fragilités ont été constatées : vous avez entendu parler des anomalies du moteur du Caracal, dues à un problème des filtres à sable, actuellement en traitement ; on découvre également des fragilités « normales » dans les hélicoptères de nouvelle génération qui se comportent davantage comme des aéronefs. C’est notamment le cas du Tigre pour lequel on rencontre encore des difficultés dans l’exploitation de la documentation électronique ».
En effet, on connaissait les soucis de filtre des turbines des Caracal depuis 2013, mais les récents Tigre et NH90 (encore peu utilisés dans le Sahara) semblaient épargnés. Ce n'est pas nouveau, date du siècle dernier, et cela est même de plus en plus important étant donné la nature des conflits dans lesquels nous nous engageons: l'aéromobilité est l'une des clés de voûte des opérations militaires d'aujourd'hui, et des opérations spéciales en particulier.
Jamais les hélicoptères de l'Armée de Terre n'ont été aussi sollicités. Sur un contrat opérationnel initial de 42 machines, c'est en réalité jusqu'à 66 appareils qui ont été utilisés simultanément en missions, dont 43 en OPEX, principalement sur Barkhane (Sahel) et Sangaris (RCA).
Ceci dit, derrière ces belles intentions, le cadre aujourd'hui n'est pas tout à fait idyllique. Et c'est le CEMAT lui même qui l'a rappelé: « Nous avons dû faire face à un ralentissement des chaînes industrielles, notamment autour du Cougar rénové, les durées d’intervention passant du simple au double ».
Le taux de disponibilité des Cougar est en chute libre, 14,5% en 2014 seulement ! Et c'est en raison de ces ennuis sur Cougar que l'armée est obligée d'avoir recours à un prestataire privé concernant l’entraînement des équipages palois des 5e RHC et 4e RHFS, sur un hélicoptère civil de type Super Puma As332 de la société Hélicoptères de France.
De plus, « des fragilités ont été constatées : vous avez entendu parler des anomalies du moteur du Caracal, dues à un problème des filtres à sable, actuellement en traitement ; on découvre également des fragilités « normales » dans les hélicoptères de nouvelle génération qui se comportent davantage comme des aéronefs. C’est notamment le cas du Tigre pour lequel on rencontre encore des difficultés dans l’exploitation de la documentation électronique ».
Or, il se trouve que le Tigre présente un taux de disponibilité 17,4% sur une flotte de 44 appareils. Faites le calcul. Celui-ci présenterait des difficultés dans l’exploitation de la documentation électronique donc, mais c'est là une difficulté inhérente aux appareils (très) modernes, comme me l'avaient confirmé les mécaniciens du 5ème RHC de Pau au début de l'été. Appelons ça période de rodage.
Rien en revanche sur les NH90 Caïman de l'ALAT, encore peu nombreux, mais la Marine Nationale vient de signaler des problèmes de corrosion sur ses Caïman NFH.
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Un Caracal au Sahel - S.Dupon/ECPAD |
Des flottes harmonisées
Par ailleurs, on apprend le transfert des 8 Caracal de l'ALAT de Pau vers Cazaux et donc l'Armée de l'air. Ils seront remplacés par des NH90 en 2017, grâce à l'actualisation de la LPM, tandis que les Caracal rejoindront l'EH 1/67 Pyrénées.
Les Caracal, dont les problèmes cités plus haut sont « actuellement en traitement », affichent un taux de disponibilité de 35,9%, et les 19 appareils seront donc tous opérés par l'Armée de l'air, et ce pour diverses missions, dont principalement le CSAR (combat search and rescue) et les missions spéciales, puisque le régiment EH 1/67 est désormais qualifié du côté du COS (des Caracal avaient également participé à l'opération du service action de la DGSE en Somalie en janvier 2013).
Cette relocalisation traduit une volonté d'homogénéisation des flottes dans chaque armée. Et pour revenir au sujet qui fâche, celle-ci permettra surtout de faciliter le maintien en condition opérationnelle de chaque modèle d'hélicoptère. Ainsi Terre et Air rapprochent leur MCO comme le signale le CEMAT: « Nous nous sommes notamment alignés sur le ravitaillement en pièces détachées de l’armée de l’air, qui le pratique depuis toujours en s’appuyant sur les compagnies civiles ».
Les Caracal, dont les problèmes cités plus haut sont « actuellement en traitement », affichent un taux de disponibilité de 35,9%, et les 19 appareils seront donc tous opérés par l'Armée de l'air, et ce pour diverses missions, dont principalement le CSAR (combat search and rescue) et les missions spéciales, puisque le régiment EH 1/67 est désormais qualifié du côté du COS (des Caracal avaient également participé à l'opération du service action de la DGSE en Somalie en janvier 2013).
Cette relocalisation traduit une volonté d'homogénéisation des flottes dans chaque armée. Et pour revenir au sujet qui fâche, celle-ci permettra surtout de faciliter le maintien en condition opérationnelle de chaque modèle d'hélicoptère. Ainsi Terre et Air rapprochent leur MCO comme le signale le CEMAT: « Nous nous sommes notamment alignés sur le ravitaillement en pièces détachées de l’armée de l’air, qui le pratique depuis toujours en s’appuyant sur les compagnies civiles ».
A terme, et en espérant que le taux de disponibilité s'améliore, nous assisterons donc à la mise en oeuvre du binôme Tigre/Caïman (+ Cougar rénové) dans l'ALAT, du Caracal dans l'Armée de l'air, et du Caiman NFH dans la Marine. Restera donc à définir le programme HIL (hélicoptère interarmées léger), qui aura pour lourde tâche de remplacer les vénérables Gazelle et autres Fennec ou Dauphin...
Peut être faut-il déjà regarder vers l'EC645 ou même une version militarisée du nouvel H160 d'Airbus HC.
Peut être faut-il déjà regarder vers l'EC645 ou même une version militarisée du nouvel H160 d'Airbus HC.